Le monde du cyclisme est sous le choc. Johannes Kulset, jeune talent norvégien de 20 ans évoluant au sein de l’équipe Uno-X Mobility, vient d’être exclu du Tour de Slovénie pour une raison qui fait polémique. Lors de la 3ème étape, il a eu recours à une position très avancée dite “Supertruck” dans une descente, ce qui lui a valu une disqualification pure et simple de la course. Une sanction qui soulève de nombreuses questions.
La position “Supertruck” au cœur de la controverse
La position incriminée consiste pour le coureur à poser sa poitrine sur le cadre du vélo afin de gagner en aérodynamisme et donc en vitesse dans les longues descentes. Si elle est spectaculaire et procure un avantage certain, elle est aussi considérée comme dangereuse. C’est pourquoi l’Union Cycliste Internationale (UCI) l’a interdite il y a maintenant 3 ans, estimant qu’elle faisait courir trop de risques aux coureurs.
Pourtant, de l’avis de nombreux observateurs, Johannes Kulset n’a pas enfreint le règlement lors de cette fameuse 3ème étape. S’il a bien adopté une position très avancée sur son vélo, il ne semble pas avoir posé sa poitrine sur le cadre ni utilisé ses avant-bras comme points d’appui, ce qui aurait effectivement été contraire aux règles. Le jury des commissaires en a décidé autrement, provoquant l’incompréhension et la colère du principal intéressé.
Un coureur qui clame son innocence
Dans un message posté sur les réseaux sociaux, Johannes Kulset a fait part de son désarroi et de son sentiment d’injustice :
Je connais les règles et je n’ai rien fait de mal. Je n’ai jamais touché le tube supérieur ni utilisé les avant-bras ou la poitrine comme point d’appui. Les commissaires ont admis qu’ils ne connaissaient pas les règles, mais qu’ils ne voulaient pas modifier cette mauvaise décision.
Johannes Kulset
Le jeune norvégien, qui avait terminé 3ème de l’Alpes Isère Tour en 2023, espérait briller sur les routes slovènes. Cette disqualification douche ses ambitions et jette le trouble sur la clarté et la pertinence de certaines règles édictées par l’UCI.
L’UCI pointée du doigt
Au-delà du cas particulier de Johannes Kulset, c’est bien la politique de l’UCI en matière de sécurité et de réglementation qui est remise en cause. De nombreuses voix s’élèvent pour réclamer :
- Une clarification des règles concernant les positions autorisées ou non
- Une meilleure formation des commissaires chargés de faire respecter ces règles
- Davantage de dialogue avec les coureurs et les équipes
Beaucoup estiment que l’UCI a tendance à surarbitrer les courses, au détriment parfois du spectacle et de l’équité sportive. Des décisions trop sévères ou injustifiées peuvent avoir des conséquences importantes pour la carrière et la réputation des athlètes.
Vers une évolution du cyclisme ?
L’affaire Johannes Kulset s’inscrit dans un contexte de questionnement plus large sur l’avenir du cyclisme. Avec le développement des vélos ultra technologiques, l’apparition de nouvelles techniques de pilotage et les enjeux grandissants, le sport évolue et les instances doivent aussi faire preuve d’adaptation. Sans perdre de vue l’impératif de sécurité, il est peut-être temps de revoir certaines règles, d’ouvrir le débat avec les acteurs de la discipline.
J’espère que cet incident malheureux permettra à l’UCI de remettre en question certains aspects de sa gestion. Nous les coureurs sommes les premiers exposés, notre voix doit davantage être entendue. Des disqualifications arbitraires, personne n’y gagne.
Johannes Kulset
Pour conclure, l’exclusion de Johannes Kulset du Tour de Slovénie apparaît bien sévère et symptomatique d’un malaise plus profond. Certes la sécurité des cyclistes doit être une priorité, mais elle ne peut se faire au prix de l’injustice. Cet épisode invitera tous les acteurs à la réflexion pour qu’à l’avenir, performance, spectacle et intégrité puissent aller de pair. Le public, les coureurs et le cyclisme en général ne peuvent qu’en sortir gagnants.