Le célèbre grand magasin londonien Harrods est submergé par une vague de demandes d’indemnisation, un mois après les révélations chocs d’agressions sexuelles visant son ancien propriétaire Mohamed Al-Fayed. Plus de 250 personnes sont désormais en discussion avec l’enseigne pour tenter de trouver un accord amiable, selon une source proche du dossier.
Cette affaire sordide a éclaté au grand jour avec le témoignage glaçant de Ronnie Gibbons, ancienne joueuse du club de football de Fulham, qui a accusé l’homme d’affaires égyptien de viols et agressions sexuelles répétés au début des années 2000. Depuis, les langues se délient et les victimes présumées sortent du silence.
Bianca Gascoigne, Nouvelle Victime Présumée
Mardi, c’est au tour de Bianca Gascoigne, fille de l’ancien footballeur Paul Gascoigne, de livrer un récit édifiant sur Sky News. Embauchée à 16 ans par Harrods, elle décrit Mohamed Al-Fayed comme un homme “charmant”, couvrant d’attentions et de cadeaux la jeune fille et ses parents. Une “figure paternelle” en qui elle avait toute confiance.
Mais une fois dans l’entreprise, le multimillionnaire aurait multiplié les gestes déplacés, allant jusqu’à tenter de forcer la jeune Bianca à poser la main sur son sexe lors d’une réunion. Choquée mais déterminée, l’adolescente serait parvenue à se dégager de son emprise.
30 Ans d’Impunité
Les faits reprochés à Al-Fayed, décédé l’an dernier à 94 ans, se seraient déroulés pendant près de trois décennies entre 1979 et 2013, au sein de Harrods mais aussi dans d’autres établissements de son empire comme l’hôtel Ritz ou le club de Fulham racheté en 1997. Pourtant, l’homme d’affaires n’a jamais été inquiété de son vivant malgré 21 plaintes déposées, restées sans suite.
Selon un porte-parole de Harrods, la diffusion mi-septembre d’un documentaire accablant de la BBC dans lequel cinq femmes accusent Fayed de viol a créé un véritable séisme. En un mois, le standard du grand magasin a été submergé par plus de 250 appels de potentielles victimes souhaitant témoigner et obtenir réparation.
Vers un Règlement Amiable Massif
Face à l’ampleur du scandale, la direction a décidé de jouer la carte de l’apaisement en proposant des accords à l’amiable aux plaignantes. Une équipe d’avocats baptisée “Justice for Harrods Survivors” affirme déjà représenter 116 femmes à travers le monde, dont certaines mineures à l’époque des faits.
Si le montant des dédommagements reste confidentiel, certains évoquent déjà un coût faramineux pour l’image et les finances de Harrods. Contactée, l’enseigne assure vouloir “régler ces litiges” et tourner la page d’une ère sombre de son histoire. Reste à savoir si cela suffira à apaiser la souffrance des victimes, pour qui la route vers la reconstruction s’annonce encore longue et douloureuse.