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Scandale politique : un député macroniste harceleur condamné

L'ancien député LREM Pierre Cabaré, aussi vice-président aux droits des femmes, vient d'être condamné pour harcèlement sur son assistante. Une affaire qui ternit l'image du parti présidentiel et interroge sur la moralisation de la vie politique. Les détails choquants de l'affaire...

Le scandale frappe à nouveau la majorité présidentielle. Pierre Cabaré, député LREM de Haute-Garonne de 2017 à 2022, vient d’être condamné à 15 mois de prison avec sursis et 5 ans d’inéligibilité pour harcèlement sexuel et moral sur son ancienne assistante parlementaire et suppléante, Lucie Schmitz. Une affaire qui ternit une nouvelle fois l’image du parti au pouvoir et interroge sur l’efficacité de la moralisation de la vie politique, cheval de bataille d’Emmanuel Macron.

Un député sous l’étendard de l’égalité femmes-hommes

L’ironie est que Pierre Cabaré, 55 ans, était vice-président de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. Un rôle de façade, au vu des accusations portées contre lui. Selon la plainte de Lucie Schmitz, le député se serait rendu coupable de multiples faits de harcèlement depuis son élection en 2017 :

  • Propos et gestes déplacés à connotation sexuelle
  • Chantage et pressions pour obtenir des faveurs
  • Sanctions et représailles en cas de refus
  • Dénigrement et humiliations répétés

Des agissements d’autant plus choquants de la part d’un élu supposé porter et défendre les valeurs d’égalité et de respect. La prévenue évoque notamment un épisode marquant, où Cabaré aurait “porté une chapka en agitant une queue en fourrure par la braguette” devant elle. Ambiance glaciale et grivoise au sein de cette équipe parlementaire…

De collaboratrice à lanceuse d’alerte

Mais Lucie Schmitz, 32 ans, a fini par dire stop. Écœurée et épuisée, elle démissionne en 2018 et porte plainte. Non sans difficultés. “On m’a fait comprendre que je mettais ma carrière en jeu, que je ne serais pas crue contre un député“, témoigne-t-elle. “Mais je ne pouvais plus me taire“. Son courage permet l’ouverture d’une enquête qui va mettre au jour le vrai visage de Pierre Cabaré.

Derrière son vernis d’élu progressiste, c’était un prédateur, un manipulateur qui abusait de son pouvoir pour m’asservir.

Lucie Schmitz, ancienne assistante parlementaire

Devant les enquêteurs, d’anciens collaborateurs confirment le comportement toxique de Cabaré, fait de “réflexions graveleuses, de colères et d’intimidations permanentes“. Le tableau d’un député-tyran, prompt à exploiter son ascendant.

La chute d’un “marcheur” devenu prédateur

Acculé par les preuves, Pierre Cabaré reconnaît partiellement les faits au procès mais invoque de simples “maladresses” et “lourdeurs“. Des euphémismes dérisoires face au calvaire subi par Lucie Schmitz. Le procureur requiert 18 mois de prison avec sursis, relevant un mode opératoire empreint “d’emprise, de contrainte et d’avilissement“. Le tribunal suit presque ces réquisitions.

Un verdict qui sonne comme une condamnation de l’omnipotence et de l’impunité dont certains élus se croient investis. Un signal fort… mais sans doute pas le dernier épisode du genre, tant les affaires de harcèlement gangrènent la sphère politique. Des Baupin aux Darmanin, la liste des mis en cause s’allonge sans que la honte ne change vraiment de camp.

Avec le mouvement #MeToo, la parole des victimes se libère peu à peu. Mais le chemin reste long pour parvenir à une véritable égalité et un respect partout et tout le temps, y compris dans les couloirs feutrés du pouvoir. L’exemple de Pierre Cabaré montre qu’il reste du pain sur la planche aux députés pour balayer devant leur porte. Et qu’un poste ou une étiquette ne font pas l’éthique et la dignité d’un élu de la République. Un principe que certains “représentants” du peuple semblent avoir oublié en cours de mandat…

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