Il y a des affaires qui marquent une époque. Des scandales dont l’onde de choc se propage bien au-delà d’un simple fait divers. C’est le cas de l’affaire Mohamed Al-Fayed, qui depuis des mois, ne cesse de dévoiler l’envers d’un décor aux allures bien sombres. Après de premières accusations début septembre, le nombre de femmes pointant du doigt l’ancien propriétaire des magasins Harrods n’a eu de cesse d’enfler. Mercredi, un nouveau cap a été franchi : la police londonienne a annoncé que 90 femmes accusent désormais Mohamed Al-Fayed, décédé en août dernier, de viols et d’agressions sexuelles. Un chiffre glaçant, qui donne la mesure de l’ampleur prise par cette affaire hors normes.
Une enquête tentaculaire
Face à l’avalanche de témoignages, les enquêteurs ont dû s’adapter. Selon une source proche du dossier, plusieurs des nouvelles plaignantes auraient rapporté des « infractions multiples », sans plus de précisions à ce stade. Le profil des victimes présumées reste lui aussi inconnu. Mais une chose est sûre : l’enquête, déjà massive, vient de prendre un tournant décisif.
Car les policiers ne se contentent plus d’examiner les faits reprochés au seul Mohamed Al-Fayed. Ils s’intéressent désormais à son entourage proche. Selon les informations qui circulent dans la presse britannique, au moins cinq personnes gravitant dans l’orbite de l’homme d’affaires seraient dans le viseur des enquêteurs. De quoi laisser présager de nouvelles révélations fracassantes dans les semaines à venir.
La police sur la sellette
Mais cette avancée spectaculaire de l’enquête met aussi en lumière les failles de l’institution policière. Car certaines victimes présumées n’ont pas manqué de critiquer la gestion des investigations. Une mise en cause qui a poussé Scotland Yard à une forme de mea culpa, reconnaissant à demi-mots des « opportunités manquées » dans le traitement de l’affaire.
La police londonienne a d’ailleurs annoncé début novembre avoir transmis à la « police des polices » – une instance de contrôle indépendante – les plaintes de deux femmes concernant leur prise en charge sur des faits datant de 2008 et 2013. Dans le même temps, elle assurait aussi passer au crible la manière dont 21 témoignages antérieurs au décès de Mohamed Al-Fayed avaient été gérés.
Une affaire aux ramifications multiples
Car le scandale ne se limite plus au seul grand magasin Harrods, dont Mohamed Al-Fayed était le propriétaire. Mi-novembre, trois anciennes employées ont également accusé son frère Salah, lui aussi décédé, de les avoir agressées sexuellement. Et ce dans des lieux aussi divers que Londres, le Sud de la France et Monaco, entre 1989 et 1997.
Le groupe de soutien aux victimes « Justice for Harrods Survivors » affirme par ailleurs avoir été contacté par plus de 420 personnes évoquant des faits similaires. Des témoignages qui concerneraient majoritairement Harrods mais aussi le club de football de Fulham et l’hôtel Ritz à Paris, qui appartenaient également à Mohamed Al-Fayed.
Un système d’emprise qui interroge
Au fil des révélations, c’est un véritable système qui semble se dessiner. Un engrenage sordide qui aurait permis à Mohamed Al-Fayed d’assouvir ses pulsions en toute impunité pendant plus de 30 ans, de 1979 à 2013 au moins. Et ce malgré une interpellation par la police en 2013, qui n’avait débouché sur aucune poursuite.
Comment un tel mécanisme a-t-il pu perdurer aussi longtemps ? Quelles complicités, actives ou passives, ont permis à Mohamed Al-Fayed d’échapper à la justice ?
– interroge une source proche du dossier
Autant de questions qui restent en suspens et auxquelles l’enquête tentera d’apporter des réponses. Car au-delà du cas particulier de Mohamed Al-Fayed, c’est bien la question des violences faites aux femmes et de l’impunité dont jouissent certains puissants qui est posée.
Nul doute que les prochains mois seront décisifs pour faire la lumière sur cette affaire hors normes et peut-être, enfin, rendre justice aux victimes. En attendant, le nombre de 90 femmes ayant osé briser le silence apparaît déjà comme un signal fort. Celui d’une prise de conscience collective et d’une libération de la parole qui, espérons-le, contribuera à faire bouger les lignes.
Mais cette avancée spectaculaire de l’enquête met aussi en lumière les failles de l’institution policière. Car certaines victimes présumées n’ont pas manqué de critiquer la gestion des investigations. Une mise en cause qui a poussé Scotland Yard à une forme de mea culpa, reconnaissant à demi-mots des « opportunités manquées » dans le traitement de l’affaire.
La police londonienne a d’ailleurs annoncé début novembre avoir transmis à la « police des polices » – une instance de contrôle indépendante – les plaintes de deux femmes concernant leur prise en charge sur des faits datant de 2008 et 2013. Dans le même temps, elle assurait aussi passer au crible la manière dont 21 témoignages antérieurs au décès de Mohamed Al-Fayed avaient été gérés.
Une affaire aux ramifications multiples
Car le scandale ne se limite plus au seul grand magasin Harrods, dont Mohamed Al-Fayed était le propriétaire. Mi-novembre, trois anciennes employées ont également accusé son frère Salah, lui aussi décédé, de les avoir agressées sexuellement. Et ce dans des lieux aussi divers que Londres, le Sud de la France et Monaco, entre 1989 et 1997.
Le groupe de soutien aux victimes « Justice for Harrods Survivors » affirme par ailleurs avoir été contacté par plus de 420 personnes évoquant des faits similaires. Des témoignages qui concerneraient majoritairement Harrods mais aussi le club de football de Fulham et l’hôtel Ritz à Paris, qui appartenaient également à Mohamed Al-Fayed.
Un système d’emprise qui interroge
Au fil des révélations, c’est un véritable système qui semble se dessiner. Un engrenage sordide qui aurait permis à Mohamed Al-Fayed d’assouvir ses pulsions en toute impunité pendant plus de 30 ans, de 1979 à 2013 au moins. Et ce malgré une interpellation par la police en 2013, qui n’avait débouché sur aucune poursuite.
Comment un tel mécanisme a-t-il pu perdurer aussi longtemps ? Quelles complicités, actives ou passives, ont permis à Mohamed Al-Fayed d’échapper à la justice ?
– interroge une source proche du dossier
Autant de questions qui restent en suspens et auxquelles l’enquête tentera d’apporter des réponses. Car au-delà du cas particulier de Mohamed Al-Fayed, c’est bien la question des violences faites aux femmes et de l’impunité dont jouissent certains puissants qui est posée.
Nul doute que les prochains mois seront décisifs pour faire la lumière sur cette affaire hors normes et peut-être, enfin, rendre justice aux victimes. En attendant, le nombre de 90 femmes ayant osé briser le silence apparaît déjà comme un signal fort. Celui d’une prise de conscience collective et d’une libération de la parole qui, espérons-le, contribuera à faire bouger les lignes.