Une vague d’indignation déferle après qu’il a été révélé que l’humoriste Yacine Belattar, visé par de graves accusations de harcèlement et violences sexuelles, ait été convié à voyager au Maroc avec le président Emmanuel Macron. Christine Berrou, l’une des femmes l’accusant publiquement, a réagi avec force dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Un choix qui passe mal
Alors que l’affaire Yacine Belattar avait fait grand bruit en 2023, avec pas moins de 23 témoignages concordants évoquant des violences de sa part, principalement sur des femmes, le voir invité à accompagner le chef de l’État lors d’un déplacement officiel a de quoi surprendre. D’après une source proche de l’Élysée, Emmanuel Macron n’aurait pas été mis au courant de ces accusations au moment de valider la liste des personnalités conviées.
« Je me sens lésée » déclare Christine Berrou
Parmi les victimes présumées de l’humoriste, Christine Berrou avait publié un long témoignage dans un podcast en 2023. Écartée de la procédure judiciaire qui n’a retenu que trois plaintes d’hommes, elle avait déclaré se sentir « lésée ». Aujourd’hui, la comédienne ne cache pas sa colère :
Comment est-ce possible qu’un homme accusé par autant de femmes puisse encore être mis en avant de la sorte ? J’ai l’impression qu’on piétine notre parole, qu’on nous dit que ce qu’on a subi ne compte pas.
L’entourage de Yacine Belattar minimise
Joint par téléphone, un proche de Yacine Belattar a tenté de calmer la polémique en affirmant que « les accusations n’ont jamais été prouvées » et qu’il ne fallait « pas faire de procès d’intention ». Un argument qui peine à convaincre au vu du nombre de témoignages et de leur caractère détaillé et concordant.
L’Élysée plaide l’ignorance
Du côté de la présidence, on assure ne pas avoir eu connaissance des lourdes accusations visant Yacine Belattar au moment de l’inviter. Une source interne reconnaît qu’il s’agit d’« un raté dans le processus de vérification » et que le nom de l’humoriste n’aurait « jamais dû être validé ». Emmanuel Macron aurait demandé des comptes à son cabinet.
Vers un retrait de l’invitation ?
Alors que la polémique enfle sur les réseaux sociaux et dans les médias, avec de nombreux appels au boycott, la question du maintien de Yacine Belattar parmi la délégation présidentielle se pose. D’après nos informations, un arbitrage serait en cours à l’Élysée et l’option d’un retrait de dernière minute de l’invitation serait sérieusement envisagée pour éteindre le scandale.
Les associations féministes vent debout
Sans surprise, de nombreuses associations féministes ont vivement réagi à ce qu’elles qualifient de « faute politique majeure » et de « mépris pour la parole des victimes ». Dans un communiqué, le collectif #NousToutes dénonce un « deux poids deux mesures insupportable » et appelle Emmanuel Macron à revenir sur cette invitation « inacceptable ».
Une affaire qui est loin d’être terminée tant l’émotion et l’incompréhension dominent face à ce choix pour le moins polémique de l’Élysée. Les prochaines heures s’annoncent décisives et le maintien ou non de Yacine Belattar dans la délégation présidentielle sera scruté de près. Une chose est sûre, cette polémique vient rappeler que la question des violences faites aux femmes reste un sujet brûlant dans notre société.
