Imaginez qu’un élu local utilise plus de 100 000 euros de l’argent des contribuables, non pas pour améliorer votre ville, mais pour réaliser des sondages sur sa propre popularité. C’est précisément ce qui s’est passé à Saint-Étienne, où le maire Gaël Perdriau se retrouve aujourd’hui dans la tourmente suite aux révélations accablantes de la Chambre régionale des comptes (CRC).
La CRC épingle les dépenses “très politiques” de la mairie
Dans un rapport publié mardi, les magistrats de la CRC ont pointé du doigt le caractère politique des sondages commandés chaque année depuis 2018 par la ville et la métropole de Saint-Étienne, présidées par Gaël Perdriau. Au total, ce sont plus de 100 000 euros d’argent public qui ont été dépensés en 5 ans pour réaliser ces enquêtes d’opinion, dont les questions portent en grande partie sur l’action et l’image du maire lui-même.
La nature manifestement politique de ces éléments d’enquête interroge au final sur le fait que ce travail soit commandé par la direction de la communication, et plus largement par la collectivité publique elle-même.
– Extrait du rapport de la CRC
Des questions orientées sur les intentions de vote
Parmi les questions posées dans ces sondages, on retrouve des interrogations sans équivoque sur les intentions de vote des Stéphanois :
Si dimanche prochain avaient lieu les élections municipales, ici à Saint-Étienne, voteriez-vous plutôt… ?
Les personnes interrogées étaient également questionnées sur leur opinion quant à l’action municipale, ainsi que sur les déclarations et le positionnement de Gaël Perdriau. Des éléments qui relèvent clairement de l’intérêt politique personnel du maire selon la CRC, et non de l’intérêt public local.
La ville nie le caractère politique et électoral
Face à ces accusations, la municipalité stéphanoise s’est défendue en invoquant la méthodologie d’échantillonnage de l’institut de sondage. Mais cela ne change rien au fond du problème :
Par principe, toute dépense réalisée par une collectivité locale doit présenter un intérêt public local. Tel n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de payer un sondage qui porte sur l’image du maire ou de la majorité municipale, et plus encore sur les intentions de vote.
– Rapport de la CRC
En conséquence, la chambre régionale des comptes a recommandé de mettre fin à l’achat de ces “sondages à connotation électorale” financés par l’argent du contribuable. Une préconisation que la mairie de Saint-Étienne serait bien avisée de suivre, d’autant plus que Gaël Perdriau est déjà fragilisé par une sulfureuse affaire de chantage à la sextape…
D’autres dépenses de communication contestables
Au-delà des sondages, le rapport de la CRC épingle d’autres pratiques douteuses en matière de communication :
- L’achat pour 287 000 € par an de places au stade Geoffroy-Guichard, redistribuées sans critères clairs et de façon inégale entre les communes.
- Des encarts publicitaires dans la presse réalisés hors des règles des marchés publics.
- Des recrutements contestables au sein du service communication, comme celui du directeur embauché 4 jours seulement après l’annonce du poste.
Autant de signaux alarmants qui témoignent d’une gestion pour le moins opaque de l’argent public. Les Stéphanois apprécieront de savoir que pendant que la ville se serre la ceinture, leur maire n’hésite pas à dépenser sans compter pour soigner son image. Un véritable scandale qui ne manquera pas de faire réagir l’opposition à quelques mois des municipales…