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Scandale financier au Vietnam : une femme d’affaires condamnée à mort plaide la clémence

Au cœur du plus grand scandale financier du Vietnam, une femme d'affaires condamnée à mort pour avoir détourné 27 milliards de dollars supplie les juges de...

Au cœur du plus grand scandale financier qu’ait connu le Vietnam, une femme d’affaires déchue, dirigeante d’un géant immobilier, a supplié mardi les juges de réduire sa condamnation à mort lors de son procès en appel à Ho Chi Minh-Ville. Truong My Lan, accusée d’avoir détourné près de 27 milliards de dollars via un montage d’obligations transitant par la Saigon Commercial Bank (SCB), a exprimé ses remords devant le tribunal.

« Je ne pense qu’à rembourser ma dette auprès de la banque centrale du Vietnam et du peuple », a-t-elle assuré lors de sa déclaration finale, ajoutant : « Je me sens très honteuse d’être accusée de ce crime. S’il vous plaît, veuillez reconsidérer et réduire ma condamnation. » Truong My Lan a été jugée en première instance en avril pour avoir orchestré pendant une décennie ce détournement massif via la SCB, détenue à plus de 90% par son groupe Van Thinh Phat.

Un scandale aux proportions historiques

Ce scandale financier, aux proportions inédites, a profondément choqué l’opinion publique vietnamienne. Des rassemblements, exceptionnellement tolérés par le pouvoir communiste, ont eu lieu dans le pays. Des dizaines de milliers de personnes ayant investi leurs économies auprès de la SCB ont perdu leur argent dans cette affaire retentissante.

Selon la loi vietnamienne, Truong My Lan pourrait échapper à la peine capitale si elle rend trois quarts des actifs mal acquis ou si elle est considérée comme suffisamment coopérative avec les autorités. Cependant, les procureurs ont indiqué lundi qu’elle n’avait pas rempli ces conditions, soulignant que les conséquences de son crime étaient « énormes et sans précédent ».

Une double condamnation pour l’accusée

Outre sa condamnation à mort dans ce dossier, Truong My Lan a également été condamnée à perpétuité en octobre dernier dans le cadre d’un autre procès pour blanchiment d’argent, fraude et transfert illégal d’argent transfrontalier. Son cas illustre l’ampleur de la campagne anticorruption lancée ces dernières années par le pouvoir communiste vietnamien, qui a poursuivi en justice de nombreux dirigeants politiques et économiques.

Un procès en appel très attendu

Le verdict du procès en appel de Truong My Lan est attendu dans les prochains jours. Cette affaire sans précédent met en lumière les dérives du système financier vietnamien et la nécessité pour les autorités de renforcer leur contrôle sur les activités bancaires et immobilières.

Les avocats de la défense ont plaidé pour une réduction de peine, mettant en avant la volonté de leur cliente de coopérer avec la justice et de rembourser les sommes détournées. Ils ont également souligné l’impact négatif de son arrestation sur plusieurs projets immobiliers d’envergure, arguant que cela avait entraîné un gaspillage des ressources nationales.

Un signal fort dans la lutte contre la corruption

Pour les observateurs, ce procès est l’occasion pour le Vietnam d’envoyer un signal fort dans sa lutte contre la corruption à haut niveau. Le pays cherche à restaurer la confiance des investisseurs et à assainir son environnement des affaires, souvent pointé du doigt pour son manque de transparence.

Reste à savoir si les juges seront sensibles aux arguments de la défense et décideront d’atténuer la peine de Truong My Lan. Dans un contexte où l’opinion publique réclame des sanctions exemplaires contre les responsables de ce scandale retentissant, la décision du tribunal sera scrutée de près et aura valeur de test pour la détermination du pouvoir vietnamien à combattre la corruption endémique qui gangrène le pays.

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