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Scandale en Malaisie : Esclavage et Abus dans des Orphelinats

Un scandale d'une ampleur sans précédent éclabousse la Malaisie. Des orphelinats gérés par un conglomérat religieux sont accusés des pires sévices. Agressions sexuelles, esclavage, blanchiment d'argent... Les révélations soulèvent l'indignation et...

Un scandale sans précédent secoue la Malaisie. Les autorités ont mis au jour un vaste réseau d’orphelinats, gérés par un conglomérat religieux, où régnaient maltraitance, agressions sexuelles et même esclavage. La société Global Ikhwan Service and Business Holding (GISB), qui supervisait ces établissements, est également accusée de blanchiment d’argent et de dérives sectaires. Retour sur cette affaire sordide qui soulève l’indignation dans tout le pays.

Des Orphelinats de l’Horreur

En septembre dernier, la police malaisienne a lancé une vaste opération dans plusieurs orphelinats sous la coupe de la GISB. Les enquêteurs ont alors découvert l’impensable. Plus de 600 enfants, dont certains victimes de violences sexuelles, ont été mis en sécurité. Les dirigeants et cadres de la société, dont le directeur général et son épouse, ont été arrêtés.

Selon une source proche du dossier, les orphelins subissaient des sévices quotidiens. Privations, punitions corporelles, viols… Le cauchemar était sans fin pour ces enfants vulnérables, censés être protégés par ces institutions. Comment une telle horreur a-t-elle pu se produire ? L’enquête ne fait que commencer, mais des dysfonctionnements graves ont d’ores et déjà été identifiés.

Un Conglomérat Tentaculaire et Déviant

La GISB n’est pas un acteur ordinaire. Cette société gère un véritable empire commercial tourné vers une clientèle musulmane, en Malaisie mais aussi dans une dizaine d’autres pays. Supermarchés, restaurants, agences de voyages… Ses activités sont multiples. Mais derrière cette façade prospère se cachaient des pratiques plus que douteuses.

Dérive sectaire : Le Conseil national pour les Affaires religieuses islamiques a qualifié les enseignements de la GISB de “déviants”. Parmi les croyances propagées, l’idée que l’eau ayant servi à laver le corps des dirigeants apporterait des “bénédictions”. Un culte malsain de la personnalité semble s’être développé au sein du groupe.

Exploitation des adeptes : Toujours selon le Conseil, la gestion de la GISB “comporte des éléments d’esclavage”. Les membres devaient servir gratuitement la société, qui prenait en charge leurs besoins. Un système d’asservissement qui n’est pas sans rappeler les dérives de certaines sectes.

Les besoins des adeptes étant entièrement pris en charge par la société, en échange de quoi ils sont tenus de servir bénévolement, sans aucun salaire.

Nooh Gadot, responsable du Conseil national pour les Affaires religieuses islamiques

Un Lourd Passif

On ne peut comprendre ce scandale sans revenir sur l’histoire trouble de la GISB. Le conglomérat entretenait des liens avec la secte islamique Al-Arqam, interdite en Malaisie depuis 1994 pour enseignements déviants et culte de la personnalité. Il semblerait que malgré cette dissolution, ses idées et ses méthodes aient continué à prospérer en secret.

Pourquoi les autorités ont-elles laissé la GISB étendre son emprise ? Comment ces dérives ont-elles pu passer inaperçues si longtemps ? Beaucoup s’interrogent sur une éventuelle complaisance, voire une complicité, de certains responsables. Dans un pays où religion et politique sont étroitement liées, le sujet est explosif.

Une Affaire aux Multiples Ramifications

Le scandale des orphelinats n’est peut-être que la partie émergée de l’iceberg. La police soupçonne la GISB de se livrer à du blanchiment d’argent à grande échelle. L’argent des fidèles et les bénéfices du groupe servaient-ils à financer des activités illégales ? L’enquête s’annonce longue et complexe.

Il faudra aussi se pencher sur le sort des victimes. Ces enfants brisés auront besoin d’un soutien psychologique et matériel sur le long terme. Toute la société malaisienne doit se mobiliser pour leur offrir l’aide et la protection qu’ils n’ont pas eues jusqu’à présent. C’est une question de responsabilité collective.

Ce scandale constitue un véritable séisme pour la Malaisie. Il met en lumière les failles béantes dans la surveillance des institutions religieuses et caritatives. Il interroge aussi sur la capacité de l’État à protéger les plus faibles. Des réformes profondes seront nécessaires pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

La route sera longue pour que la vérité éclate et que justice soit rendue. Mais le plus dur sera de reconstruire la vie de ces enfants, victimes innocentes d’un système qui a failli. C’est là le véritable défi qui attend la société malaisienne. Un défi qui engagera son avenir et ses valeurs.

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