L’ombre du dopage plane à nouveau sur la natation chinoise. De nouvelles révélations explosives viennent de faire surface, à seulement un mois des Jeux Olympiques de Paris 2024. Selon le New York Times, trois des nageurs chinois impliqués dans le scandale de dopage de 2021 avaient en réalité déjà été contrôlés positifs à plusieurs reprises dans le passé, sans jamais être sanctionnés. Ces cas dissimulés soulèvent de sérieux doutes sur l’intégrité de la lutte antidopage et mettent l’Agence mondiale antidopage (AMA) sous le feu des critiques.
Des contrôles positifs à répétition passés sous silence
D’après l’enquête du quotidien américain, trois nageurs chinois testés positifs à la trimétazidine en 2021, mais blanchis par l’AMA, avaient en fait un lourd passif en matière de dopage. Entre 2016 et 2017, ils avaient été contrôlés positifs au clenbutérol, une substance interdite. Pourtant, à l’époque déjà, l’antidopage avait choisi de ne pas les suspendre, invoquant une possible contamination alimentaire.
Le plus troublant, c’est que ces nageurs ne sont pas des inconnus. Parmi eux, deux ont été sacrés champions olympiques à Tokyo en 2021. Le troisième est même l’actuel détenteur d’un record du monde. Leurs contrôles positifs répétés auraient dû alerter sur de potentielles pratiques dopantes. Au lieu de cela, l’AMA a préféré étouffer l’affaire, laissant ces nageurs poursuivre leur carrière en toute impunité.
L’AMA se défend et invoque la contamination alimentaire
Face à ces accusations, l’AMA tente de se justifier. Dans un communiqué, elle affirme que les concentrations de clenbutérol retrouvées étaient très faibles, compatibles avec une contamination via l’alimentation. Ce phénomène serait courant dans certains pays comme la Chine.
Ces dernières années il y a eu des milliers de cas confirmés de contamination, sous diverses formes, dont plus de 1000 pour une contamination après avoir mangé de la viande au Mexique, en Chine, au Guatemala, en Colombie, au Pérou, en Équateur et dans d’autres pays.
– Olivier Niggli, directeur général de l’AMA
L’agence mondiale juge “sensationnelle et imprécise” la présentation de l’affaire par le New York Times. Elle réfute toute volonté de dissimulation. Il n’empêche, ce nouveau scandale tombe au plus mal, alors que la crédibilité de la lutte antidopage est déjà fortement remise en question.
Une gestion des cas qui pose question
Au-delà de la polémique sur la contamination alimentaire, c’est toute la gestion des cas de dopage par l’AMA qui interroge. Pourquoi avoir passé sous silence ces contrôles positifs à répétition ? Pourquoi ne pas avoir sévi contre ces nageurs récidivistes ? L’antidopage a-t-elle cédé aux pressions ou fait preuve de laxisme pour protéger des stars chinoises ?
Ces soupçons de favoritisme mettent à mal la crédibilité de l’AMA. L’agence américaine antidopage (Usada) n’a pas tardé à monter au créneau pour fustiger ce “deux poids, deux mesures”. À un mois des Jeux olympiques de Paris, ce scandale risque de raviver les tensions et de jeter une ombre sur la compétition.
L’éternelle question de l’équité sportive
Dernière ces affaires à répétition, c’est la question de l’équité sportive qui ressurgit inlassablement. Comment garantir l’intégrité des compétitions si certains athlètes dopés échappent aux sanctions ? Comment rétablir la confiance dans un système antidopage qui semble défaillant ?
Face à ces interrogations, l’AMA se retrouve plus que jamais sous pression. Elle a annoncé la désignation d’un procureur indépendant pour examiner sa gestion du dossier. Mais beaucoup doutent que cela suffise à éteindre la polémique et à restaurer sa crédibilité.
Ce énième scandale de dopage est un coup dur pour la natation chinoise et pour le sport en général. À l’heure où les projecteurs se braquent sur Paris 2024, il rappelle combien la lutte antidopage reste un défi de tous les instants. Un défi crucial pour préserver la beauté du sport et l’équité entre les athlètes. Mais un défi qui semble parfois insurmontable face aux enjeux géopolitiques et à l’appât du gain. Le chemin vers des Jeux propres et équitables est encore long et semé d’embûches.