Un scandale de corruption secoue actuellement le gouvernement espagnol. José Luis Ábalos, ancien ministre des Transports et proche de Pedro Sánchez, est dans le viseur de la justice. Une enquête a été ouverte à son encontre pour des soupçons de malversations lors de contrats d’achat de matériel sanitaire pendant la crise du Covid-19.
Un ex-ministre soupçonné d’appartenance à un réseau criminel
Selon le tribunal suprême espagnol, José Luis Ábalos est visé pour “délit d’appartenance à une organisation criminelle, trafic d’influence, corruption et détournement de fonds”. Entre mars et juin 2020, il aurait participé avec un de ses conseillers à un système frauduleux dans l’attribution de contrats d’achat de masques et de matériel médical.
D’après des documents judiciaires, l’ancien ministre aurait bénéficié de compensations financières pour ses services, comme une maison en Andalousie offerte par l’entreprise ayant décroché les contrats. Cette société aurait aussi payé le loyer madrilène d’une femme proche de M. Ábalos.
Pedro Sánchez fragilisé par ce nouveau scandale
Cette affaire tombe au plus mal pour le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez. L’opposition de droite l’accuse d’avoir été au courant et d’avoir couvert ce système de corruption. Un coup dur alors que son épouse est aussi soupçonnée d’avoir profité de sa position.
Pourtant, en juillet 2021, le chef du gouvernement avait démis José Luis Ábalos de ses fonctions de ministre. Il assure que ce remaniement visait à redonner un élan post-pandémie à son équipe et non à écarter un élément devenu gênant. Mais les faits semblent le contredire.
Un ministre qui conteste les accusations
Auditionné en mai par une commission sénatoriale, José Luis Ábalos a nié en bloc. Il affirme n’avoir eu aucune connaissance d’un quelconque réseau frauduleux. S’il reconnaît des liens personnels avec son conseiller mis en cause, il se dit surpris d’apprendre son implication dans cette affaire.
Avais-je connaissance de ce réseau ? Non. Et je ne sais même pas s’il y a eu un quelconque réseau.
José Luis Ábalos, ex-ministre espagnol des Transports
Dès l’éclatement du scandale en février, l’ancien ministre a été exclu du Parti socialiste. Il siège depuis comme député indépendant. Les enquêteurs devront déterminer son degré réel d’implication.
Un contexte politique délicat pour le gouvernement espagnol
Ce scandale de corruption présumée survient à un moment délicat pour l’exécutif espagnol. Outre les soupçons visant l’épouse de Pedro Sánchez, les difficultés économiques post-Covid et les tensions en Catalogne fragilisent la coalition au pouvoir.
L’opposition ne se prive pas d’utiliser cette affaire pour décrédibiliser le gouvernement et réclamer des comptes. Dans ce contexte, la mise en cause d’un proche de Pedro Sánchez pour corruption jette une ombre sur la fin de mandat du Premier ministre. Les mois à venir s’annoncent délicats sur le plan politique en Espagne.