Les États-Unis sont une nouvelle fois secoués par un scandale mettant en lumière les violences commises contre les détenus afro-américains dans le système carcéral du pays. Des vidéos décrites comme « choquantes » et « dérangeantes » par les autorités montrent un prisonnier noir brutalement agressé par des surveillants dans un établissement pénitentiaire de l’État de New York, peu avant son décès tragique en détention.
Un détenu roué de coups par des agents pénitentiaires
Les images, issues des caméras portées par les gardiens, révèlent l’ampleur des sévices subis par le détenu, identifié comme Robert Brooks, 43 ans. On y voit l’homme, le visage en sang, recevoir de multiples coups alors qu’il semble maîtrisé sur un lit d’infirmerie, entouré par au moins six surveillants. À plusieurs reprises, les agents le saisissent fermement par le cou.
Selon une source proche du dossier, même menotté et visiblement blessé, le prisonnier continue d’être plaqué violemment contre un mur par deux gardiens. Un médecin légiste a conclu dans un rapport préliminaire que le décès de Robert Brooks résultait d’une « asphyxie par compression au cou ».
Une affaire qui ravive le débat sur le racisme dans les prisons
Ce drame remet sur le devant de la scène la question des violences et discriminations visant les détenus afro-américains dans les prisons du pays. Depuis le mouvement de protestation historique déclenché par la mort de George Floyd en 2020, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le racisme systémique gangrénant le système carcéral américain.
Les vidéos sont choquantes et dérangeantes. Je ne prends pas à la légère leur diffusion, surtout en période de fêtes.
Letitia James, procureure générale de l’État de New York
Pour la procureure Letitia James, la publication de ces images s’imposait malgré leur caractère difficile, au nom de la « transparence ». Leur visionnage a « dévasté » les proches de la victime, a déclaré leur avocate.
Sanctions et limogeages après le drame
Face à l’onde de choc provoquée par cette affaire, les autorités ont rapidement réagi. La gouverneure de New York a annoncé le limogeage de 14 employés de la prison impliqués à divers degrés. « Nous n’avons aucune tolérance pour ceux qui dépassent les bornes, enfreignent la loi et se livrent à des violences inutiles ou à des abus ciblés », a-t-elle martelé dans un communiqué.
Une enquête fédérale a été ouverte pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame et les dysfonctionnements qui l’ont rendu possible. Les images de vidéosurveillance seront passées au crible par les enquêteurs.
Un électrochoc pour le système carcéral américain
Au-delà du choc et de l’émotion suscités, beaucoup espèrent que la mort de Robert Brooks marquera un tournant et poussera les autorités à engager des réformes de fond pour endiguer la violence et le racisme qui minent le système carcéral du pays.
Des associations de défense des droits des détenus réclament des mesures fortes, parmi lesquelles :
- Un renforcement de la formation et du contrôle des surveillants
- La généralisation des caméras-piétons pour les agents
- Des sanctions plus sévères en cas de violences avérées
- Un meilleur accès aux soins pour les détenus
Reste à savoir si ce énième drame sera cette fois l’élément déclencheur d’un véritable sursaut des autorités pour mettre fin à l’engrenage des violences qui gangrène le système carcéral américain, en particulier à l’encontre des détenus afro-américains. Les familles des victimes et les défenseurs des droits humains attendent des actes forts. Le chemin vers des prisons plus sûres et humaines s’annonce encore long et semé d’embûches.