C’est une découverte qui a plongé le collège Alexandre Dumas de Marseille dans la stupeur. Après consultation d’un rapport vieux de 11 ans, plusieurs professeurs ont réalisé avec effroi qu’ils étaient exposés à de l’amiante, un matériau hautement toxique et cancérigène, depuis des années sur leur lieu de travail. Un véritable scandale sanitaire qui soulève de nombreuses questions sur la sécurité dans les établissements scolaires.
Des professeurs contaminés à leur insu
C’est en parcourant le dossier technique amiante (DTA) du collège que la terrible vérité a éclaté au grand jour. De nombreux matériaux comme les dalles de sol des couloirs, bureaux et salles de classe contiennent en réalité des fibres d’amiante. Or ce silicate fibreux, s’il était très utilisé pour ses propriétés isolantes par le passé, est désormais interdit en France depuis 1997 en raison de sa haute toxicité.
Le personnel enseignant a vite déchanté en constatant que la réglementation sur l’amiante n’était absolument pas respectée dans le collège. Plusieurs dalles dégradées constituent un danger immédiat d’exposition aux fibres cancérigènes. Des “mesures correctives” pour remplacer ces matériaux avaient pourtant été préconisées dès 2013, sans jamais être mises en œuvre.
Comment se fait-il que depuis 11 ans, rien n’ait été fait pour appliquer ces mesures et protéger la santé des agents et des élèves ?
s’indigne le syndicat SUD éducation
Un établissement dans le déni
Malgré l’ampleur du scandale sanitaire, la direction de l’établissement et le conseil départemental des Bouches-du-Rhône tentent de minimiser le problème. Ils affirment que les matériaux amiantés sont “suivis conformément à la réglementation” et que des mesures d’empoussièrement régulières n’ont pas révélé de fibres d’amiante dans l’air.
Des arguments qui peinent à convaincre le personnel, choqué que de tels risques pour la santé aient pu être ignorés pendant si longtemps. Aucune mesure d’information ou de protection ne semble avoir été prise pour les professeurs comme les élèves, potentiellement contaminés depuis des années.
Les enseignants entrent en résistance
Face à ce qu’ils dénoncent comme une mise en danger délibérée, de nombreux professeurs ont décidé le 28 mai d’exercer leur droit de retrait et de cesser le travail. Ils exigent la fermeture immédiate de tous les locaux contaminés et leur désamiantage dans les plus brefs délais.
Outre ces mesures d’urgence, les enseignants réclament la mise en place d’un suivi médical pour dépister d’éventuelles maladies liées à l’amiante, et la reconnaissance de leur exposition à ce cancérigène. Le scandale du collège Alexandre Dumas pourrait bien en révéler d’autres du même acabit.
Les établissements scolaires, des passoires sanitaires ?
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les graves manquements en matière de sécurité et de santé dans de nombreux établissements scolaires vétustes. Combien d’autres professeurs et élèves sont aujourd’hui exposés à l’amiante ou à d’autres substances toxiques dans l’indifférence générale ?
Il est grand temps de lancer un vaste plan de rénovation et de mise aux normes des écoles, collèges et lycées pour offrir à tous un environnement sain et sûr. La santé de nos enfants et des personnels éducatifs doit être une priorité absolue. Le drame du collège marseillais doit servir de prise de conscience pour remédier à ces situations inacceptables !