Imaginez un empire bâti sur des docks africains, où des grues soulèvent bien plus que des conteneurs : des soupçons de corruption et des fortunes colossales. Depuis des décennies, un géant français de la logistique est au cœur d’un réseau tentaculaire de concessions portuaires à travers le continent. Mais aujourd’hui, un vent de révolte souffle : un collectif panafricain a décidé de briser le silence en déposant une plainte explosive pour recel et blanchiment d’actifs. Alors, que se cache-t-il vraiment derrière ces terminaux stratégiques ?
Un Empire Logistique sous le Feu des Projecteurs
Longtemps perçu comme un acteur incontournable en Afrique, ce groupe employait plus de 20 000 personnes et gérait un impressionnant réseau de 16 ports, sans compter des entrepôts et des infrastructures ferroviaires. Du Togo au Cameroun, en passant par la Côte d’Ivoire, ses activités semblaient être un modèle de réussite. Mais cette façade brillante dissimulerait-elle des pratiques bien moins reluisantes ?
Des Contrats Obtenus dans l’Ombre
Le cœur de l’affaire repose sur une question simple : comment ces concessions ont-elles été attribuées ? Dans plusieurs pays, les accusations fusent. Au Ghana, par exemple, un contrat portuaire majeur aurait été octroyé en secret, sans appel d’offres, malgré la présence de dizaines d’entreprises prêtes à concourir. Résultat ? Une perte estimée à **4,1 milliards de dollars** pour l’État, selon les plaignants.
« Un contrat qui échappe aux règles de la bonne gouvernance »
– Un ancien responsable international, cité par une source proche du dossier
En Côte d’Ivoire, l’histoire se répète. Un terminal à conteneurs aurait été cédé de gré à gré, au grand dam de l’opposition locale, qui dénonçait déjà à l’époque un manque criant de transparence. Ces pratiques, loin d’être des cas isolés, dessinent un schéma troublant.
Un Système de Corruption Généralisé ?
Les soupçons ne s’arrêtent pas aux attributions douteuses. Au Togo et en Guinée, des enquêtes françaises ont révélé une stratégie audacieuse : le groupe aurait financé des campagnes électorales pour sécuriser ses intérêts. En échange, des concessions juteuses auraient été accordées à une filiale clé. Un accord financier de **12 millions d’euros** a même permis d’éviter des poursuites, mais la justice n’en a pas fini avec cette affaire.
Au Cameroun, un rapport officiel met en lumière une autre facette sombre : **60 millions d’euros** de redevances et d’amendes auraient été collectés par l’entreprise, mais jamais reversés à l’État. Ces chiffres, vertigineux, soulèvent une question : qui en a vraiment profité ?
- Financement occulte de campagnes électorales.
- Attribution de contrats sans concurrence.
- Détournement présumé de fonds publics.
Blanchiment : Quand les Profits Deviennent Suspects
Le second volet de la plainte est tout aussi grave. Les bénéfices tirés de ces concessions, estimés à plusieurs milliards, auraient été « blanchis » à travers des montages financiers complexes. En 2022, la branche logistique africaine du groupe a été vendue pour **5,7 milliards d’euros** à un armateur international. Mais d’où venait cet argent ? Pour les plaignants, une part significative proviendrait de pratiques illégales.
« On ne parle pas seulement de corruption locale, mais d’un système où l’argent sale est réinjecté dans l’économie mondiale », explique un avocat impliqué dans le dossier. Cette accusation marque un tournant : elle vise directement ceux qui, selon le collectif, tirent les ficelles depuis l’étranger.
Restituer l’Argent au Peuple
Face à ce scandale, un collectif panafricain, soutenu par des associations de cinq pays, veut changer la donne. Leur objectif ? Faire saisir ces fonds et les réinvestir dans des projets concrets : hôpitaux, écoles, routes. « Cet argent, c’est un avenir volé à nos enfants », affirme un porte-parole du mouvement.
Pays | Port | Accusation principale |
Togo | Lomé | Financement électoral |
Ghana | Tema | Contrat sans appel d’offres |
Cameroun | Douala | Détournement de redevances |
Une loi française de 2021 pourrait rendre cela possible, en permettant de redistribuer les avoirs saisis dans des affaires de ce type. Mais pour y parvenir, il faudra prouver ces allégations devant les tribunaux.
Un Combat pour la Justice
Ce n’est pas la première fois que des entreprises étrangères sont pointées du doigt en Afrique. Mais cette plainte marque un virage : elle ne cible pas seulement les dirigeants locaux, souvent accusés dans les affaires de *biens mal acquis*, mais les « corrupteurs » eux-mêmes. Une démarche saluée par les militants, qui y voient une chance de rééquilibrer les forces.
« On veut que cet argent revienne là où il a été pris », insiste un membre du collectif. Reste à voir si la justice donnera raison à cette croisade inédite, ou si elle restera un cri dans le désert face à un géant économique.
Ce scandale, encore en cours d’investigation, pourrait redéfinir les relations entre multinationales et États africains. Une chose est sûre : les ports, ces artères vitales du commerce, n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? Les entreprises doivent-elles rendre des comptes, ou est-ce le prix d’un développement accéléré ?