Le rugby français est sous le choc. Lundi soir, deux joueurs du XV de France, Oscar Jégou et Hugo Auradou, ont été arrêtés par la police argentine suite à une plainte pour agression sexuelle. L’affaire, révélée par le média local MDZ, jette une ombre inquiétante sur la tournée des Bleus en Amérique du Sud.
Les faits présumés : un récit glaçant
Selon les premiers éléments de l’enquête rapportés par MDZ, les faits se seraient déroulés dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après la victoire du XV de France face à l’Argentine (28-13). La victime présumée aurait rencontré Oscar Jégou et Hugo Auradou dans un bowling, avant de les suivre à l’hôtel Diplomatic de Mendoza, où logeait l’équipe de France.
C’est là que l’agression sexuelle aurait eu lieu, dans des circonstances d’une rare violence. MDZ évoque des examens médicaux ayant fourni des “preuves concluantes”, ainsi que des faits d’étranglement et de coups. Une source proche de l’enquête parle même d’une “scène sauvage digne d’animaux”.
Qui sont les joueurs impliqués ?
Oscar Jégou, 21 ans, est un espoir du rugby français. Le troisième ligne de La Rochelle venait de connaître sa première sélection samedi face à l’Argentine. Mais le jeune homme avait déjà fait parler de lui en novembre dernier, suspendu un mois pour un contrôle positif à la cocaïne.
Son coéquipier Hugo Auradou, 20 ans, est le fils de l’ancien international David Auradou. Le deuxième ligne de la Section Paloise avait lui aussi honoré sa première cape face aux Pumas. Une soirée qui a tourné au cauchemar.
La FFR et les clubs sous le choc
Arrivé mardi matin à Buenos Aires, le président de la Fédération Française de Rugby Florian Grill a exprimé sa “consternation” face à cette affaire. S’il appelle à laisser la justice faire son travail, il reconnaît la gravité des faits présumés :
“Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves. C’est à l’inverse de tout ce que le rugby est, de tout ce que le rugby fait, de tout ce que le rugby construit.”
Florian Grill, président de la FFR
Les clubs des deux joueurs, La Rochelle et la Section Paloise, ont également publié des communiqués laconiques, se disant “dans l’attente d’éléments plus précis” pour le premier et refusant tout “commentaire” pour le second. Un mutisme de circonstance face à ce séisme.
Un contexte déjà brûlant
Cette affaire tombe au pire moment pour le XV de France, déjà secoué par la mise à l’écart de Melvyn Jaminet pour des propos racistes dans une vidéo. L’arrière du RC Toulon y déclarait vouloir mettre “un coup de casque” au “premier arabe” croisé, déclenchant une vague d’indignation.
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui avait salué l’exclusion rapide de Jaminet, a de nouveau exprimé sa “consternation” et sa “colère” face à ces nouvelles accusations. Tout en appelant à la “prudence” dans l’attente des conclusions de l’enquête.
Une enquête aux enjeux immenses pour l’image du rugby français, à moins de deux mois du coup d’envoi de la Coupe du Monde en France. Des révélations qui viennent ternir la belle dynamique des Bleus, invaincus depuis 2021. Mais le sport est relégué au second plan face à la gravité des faits présumés. La vérité judiciaire devra faire son œuvre.