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Scandale au Harrods : La police épinglée pour ses enquêtes bâclées

Scandale au Harrods : deux femmes dénoncent la gestion calamiteuse par la police de Londres des plaintes pour abus sexuels visant le défunt propriétaire Mohamed Al-Fayed. Plus de 400 témoignages accablants. La Metropolitan Police dans la tourmente, une enquête est ouverte pour faire la lumière sur...

Depuis la diffusion en septembre d’un documentaire choc de la BBC, c’est une véritable bombe à retardement qui secoue le Royaume-Uni. Plus de 400 femmes affirment avoir été victimes d’agressions et de viols de la part de Mohamed Al-Fayed, l’ancien sulfureux propriétaire des magasins de luxe Harrods, décédé en août 2023. Mais aujourd’hui, c’est au tour de la police londonienne d’être dans le viseur. Deux des plaignantes viennent en effet de saisir l’IOPC, l’équivalent outre-Manche de l’IGPN, pour dénoncer la gestion plus que douteuse de leurs plaintes déposées il y a plusieurs années.

Une enquête bâclée et des fuites dans la presse

Les faits remontent à 2008 et 2013. À l’époque, deux femmes se rendent dans un commissariat de Londres pour dénoncer les abus sexuels dont elles disent avoir été victimes de la part du milliardaire égyptien. Mais très vite, l’enquête s’enlise. Pire, en 2013, des détails de la procédure sont même rendus publics dans la presse, une fuite inacceptable et traumatisante pour la plaignante.

Aujourd’hui, les deux victimes présumées ne décolèrent pas. Elles dénoncent le manque de sérieux et de diligence de la Metropolitan Police dans le traitement de leurs plaintes. Des témoignages qui font d’autant plus froid dans le dos que depuis la diffusion du documentaire de la BBC, les langues se délient. Le groupe “Justice for Harrods Survivors” affirme avoir reçu plus de 421 demandes liées à des agressions sexuelles perpétrées par Al-Fayed, non seulement au sein du magasin Harrods mais aussi dans d’autres de ses propriétés comme le club de football de Fulham ou l’hôtel Ritz à Paris.

Il est tout à fait approprié que l’IOPC évalue ces plaintes. Nous sommes résolus à offrir à chaque personne qui nous contacte le plus haut niveau de service et de soutien.

Stephen Clayman, équipe de lutte contre la criminalité du ministère de la Justice

La police de Londres promet de faire la lumière

Face à la tempête, la Metropolitan Police se devait de réagir. Elle a donc demandé à l’IOPC de se saisir du dossier et promet de faire toute la lumière sur les dysfonctionnements. Une unité spéciale a été créée pour réexaminer les 21 plaintes déposées du vivant de Mohamed Al-Fayed afin de déterminer si des erreurs ont été commises.

Mais pour les victimes présumées, c’est trop peu trop tard. Beaucoup regrettent d’avoir eu à subir une « double peine » : celle des agressions sexuelles d’abord, puis celle du mépris de la police ensuite. Certaines envisagent de porter plainte au civil pour obtenir réparation. Une chose est sûre, l’onde de choc est loin d’être terminée. Après la BBC et Harrods, c’est maintenant au tour de Scotland Yard d’être éclaboussé dans ce qui s’annonce déjà comme l’un des plus grands scandales sexuels que le Royaume-Uni ait connu.

Un magasin de luxe devenu symbole d’un système qui ferme les yeux

Harrods restera à jamais entaché par cette affaire sordide. Ce temple du luxe, prisé des touristes et des célébrités, apparaît aujourd’hui comme le théâtre d’innombrables agressions sexuelles, couvertes par un système de domination et d’omerta. Car Mohamed Al-Fayed, fort de sa toute puissance, semble avoir bénéficié d’une scandaleuse impunité, achetant le silence à coups de menaces et d’enveloppes.

Le milliardaire, grand ami de la famille royale, n’aura finalement jamais eu à rendre de comptes, emportant ses terribles secrets dans sa tombe. Mais pour les centaines de femmes brisées, le combat est loin d’être terminé. Elles espèrent que la vérité éclatera enfin au grand jour et que la justice, aussi tardive soit-elle, sera rendue. Le chemin sera long mais leur détermination est sans faille. Car derrière les paillettes de Harrods, c’est tout un système qu’il faut abattre, celui de l’argent roi et de la loi du silence.

Au-delà du scandale, une prise de conscience nécessaire

Ce scandale sans précédent doit être l’électrochoc qui poussera enfin les autorités à agir. Car il met en lumière les failles béantes d’un système qui peine encore à prendre au sérieux la parole des victimes de violences sexuelles, surtout quand les mis en cause sont riches et puissants.

Il est grand temps que la honte et la peur changent de camp. Que les victimes soient écoutées, accompagnées et protégées. Que les agresseurs, aussi intouchables se croient-ils, rendent des comptes. C’est un changement profond des mentalités et des pratiques qui doit s’opérer, pour que plus jamais de tels actes ne restent impunis.

Cette affaire doit marquer un tournant. Elle doit être le point de départ d’une prise de conscience collective et d’une mobilisation sans faille pour faire reculer le fléau des violences sexuelles. Car c’est seulement en brisant le silence et en unissant nos forces que nous pourrons bâtir une société plus juste et plus sûre pour toutes et tous. Le chemin sera long, les résistances nombreuses, mais le combat en vaut la peine. Pour les victimes de Harrods et pour toutes les autres. Il est temps que la vérité éclate et que justice soit faite.

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