L’affaire Andrew Tate, influenceur britannique controversé, connaît un nouveau rebondissement en Roumanie. Dans une décision qui bouscule le dossier, la cour d’appel de Bucarest vient de suspendre la procédure judiciaire à son encontre.
Des irrégularités constatées dans l’acte d’accusation
Selon des sources judiciaires, le tribunal a signalé mardi des « irrégularités » dans l’acte d’accusation visant Andrew Tate, 37 ans, et son frère Tristan, 36 ans. En conséquence, le dossier a été renvoyé au parquet pour modification.
Les magistrats ont notamment écarté les déclarations de deux victimes présumées, invoquant des « violations de procédure ». Le ministère public a désormais 5 jours pour revoir sa copie et décider du maintien ou non d’un procès.
La défense crie victoire
Pour l’avocat des frères Tate, Me Eugen Vidineac, cette décision représente « une immense victoire ». Il y voit « une étape cruciale » pour ses clients qui « clament leur innocence depuis le début » face à des accusations qu’il juge « extrêmement faibles ».
C’est un pas important vers la vérité et la justice dans ce dossier.
Me Eugen Vidineac, avocat des frères Tate
Rappel des faits reprochés
Andrew Tate, ancien kickboxeur devenu influenceur, et son frère Tristan sont soupçonnés de traite d’êtres humains en bande organisée et de viol. Selon l’accusation, ils auraient dupé plusieurs femmes en simulant des sentiments (méthode dite du « loverboy ») pour les forcer ensuite à tourner dans des vidéos pornographiques.
Andrew Tate doit aussi répondre de deux accusations spécifiques de viol. Par ailleurs, il fait l’objet dans un dossier distinct de soupçons de faits sur mineures.
Arrestation et détention provisoire
Les deux frères avaient été interpellés fin 2022 à leur domicile de Bucarest. Après 3 mois de détention provisoire, ils avaient été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire roumain dans l’attente de leur procès.
Autres affaires au Royaume-Uni
Les ennuis judiciaires des Tate ne se limitent pas à la Roumanie. Au Royaume-Uni, leur pays d’origine, ils sont visés par d’autres accusations de viols et d’agressions, ainsi que d’évasion fiscale. La justice roumaine s’est dite prête à une extradition, mais seulement après un éventuel procès sur son sol.
Un influenceur sulfureux et populaire
Malgré ses démêlés judiciaires, Andrew Tate reste très populaire sur les réseaux sociaux. Avec ses muscles saillants, ses cigares et ses voitures de luxe, il fascine des millions de jeunes. Banni d’Instagram et TikTok pour des propos misogynes, il compte plus de 10 millions d’abonnés sur X (ex-Twitter).
Ce gourou autoproclamé de la « masculinité » promet à ses disciples de les aider à devenir riches et puissants comme lui. Il prône des thèses masculinistes décomplexées et monétise ses « conseils » auprès d’une audience essentiellement masculine.
Une suite judiciaire incertaine
La suspension de la procédure relance donc les interrogations sur l’issue judiciaire de l’affaire Tate en Roumanie. Le parquet va-t-il modifier son acte d’accusation dans les délais impartis ? Un procès aura-t-il finalement lieu et dans quelles conditions ?
Selon des experts interrogés, l’abandon des charges semble peu probable au vu de la gravité des faits reprochés. Toutefois, le renvoi du dossier constitue un sérieux revers pour l’accusation et une victoire au moins temporaire pour la défense.
Contacté, l’entourage d’Andrew Tate s’est refusé à tout commentaire, indiquant attendre les prochaines étapes de la procédure. L’influenceur reste pour l’heure en liberté surveillée en Roumanie, pays qu’il disait apprécier pour « sa corruption accessible à tous ».