Un véritable scandale politique secoue actuellement la commune bruxelloise de Molenbeek. Le Parti socialiste local a en effet tenté de nommer au poste d’échevin un homme au lourd passé judiciaire, condamné par le passé pour viol sur mineure. Une nomination qui fait désormais polémique et jette une lumière crue sur les pratiques du PS molenbeekois.
Yassine Akki, un casier judiciaire bien rempli
Le personnage central de cette affaire n’est autre que Yassine Akki, conseiller communal PS depuis 2012 et président du Port de Bruxelles. Mais derrière ce CV en apparence respectable se cache en réalité un passé trouble. Comme l’a révélé la DH, l’homme a un casier judiciaire particulièrement fourni.
Dès les années 90, Yassine Akki a en effet été condamné à deux reprises à de la prison ferme pour des faits de vol avec effraction. Mais le plus grave reste à venir. En 2001, la cour d’appel le condamne à 4 ans de prison, dont la moitié avec sursis, pour viol sur une mineure de plus de 16 ans. Des faits particulièrement sordides qui auraient dû lui fermer définitivement les portes de toute fonction publique.
Le PS était au courant mais l’a quand même nommé
Malgré ce lourd passé, la section PS de Molenbeek a pourtant décidé mardi soir de nommer Yassine Akki au poste d’échevin, en remplacement d’un autre élu. Un choix d’autant plus incompréhensible que selon plusieurs sources, la direction du parti était parfaitement au courant du casier judiciaire de l’intéressé. Ce qui n’a visiblement pas empêché sa nomination, dans un premier temps.
Ce n’est que le lendemain, mercredi, après les premières révélations dans la presse, que le PS local a fini par faire marche arrière. Dans un communiqué laconique, il a annoncé que finalement, « suite aux faits relatés d’une condamnation judiciaire », Yassine Akki ne prendrait pas ses fonctions dimanche comme prévu.
Un scandale qui en dit long sur les pratiques du PS à Molenbeek
Au-delà du cas personnel de Yassine Akki, cette affaire met surtout en lumière les mœurs plus que douteuses qui règnent au sein du Parti socialiste molenbeekois. Comment un homme condamné pour viol sur mineure a-t-il pu gravir les échelons jusqu’à se retrouver propulsé échevin, avec la bénédiction de sa formation politique ? Cela en dit long sur l’opacité et le manque de contrôle qui caractérisent le PS local.
Laisser un violeur multirécidiviste accéder à de hautes fonctions, c’est non seulement immoral mais aussi totalement irresponsable. On est en droit de s’interroger sur la façon dont le PS recrute et promeut ses cadres.
déclare un opposant politique sous couvert d’anonymat.
Si l’intéressé a finalement renoncé au poste in extremis, le mal est fait. Cette nomination avortée jette un voile de suspicion sur l’ensemble du PS molenbeekois et sa gestion calamiteuse des ressources humaines. A l’heure où la lutte contre les violences sexuelles est une priorité, confier un tel poste à un violeur récidiviste démontre un vrai problème éthique au sein du parti.
Catherine Moureaux, la bourgmestre PS de Molenbeek, va devoir s’expliquer sur cette affaire et rendre des comptes. Comment a-t-elle pu laisser passer une telle nomination ? Quels contrôles sont effectués sur le passé des élus ? Au-delà, c’est tout le système de recrutement du PS bruxellois qui est à revoir pour éviter qu’un tel scandale ne se reproduise.
Face au tollé suscité, le principal intéressé a préféré se retirer et renoncer au poste. Mais les questions, elles, demeurent : jusqu’où les partis sont-ils prêts à aller dans le cynisme politique ? Le cas Akki démontre qu’à Molenbeek en tout cas, le PS n’a visiblement aucune limite, éthique et morale. Un constat accablant pour le parti qui dirige la commune.
