Marseille se retrouve plongée dans la tourmente suite à la révélation de graves dysfonctionnements au sein de son centre de supervision urbain (CSU). Des vidéos et enregistrements audio mettent en lumière des faits accablants impliquant plusieurs agents de la police municipale. Face à l’ampleur du scandale, la mairie a décidé de sévir.
Des images choquantes de violences policières
Les documents fournis par un agent se revendiquant lanceur d’alerte ont permis de découvrir que des policiers municipaux avaient frappé un homme sans raison apparente lors d’une patrouille l’an dernier. Mais le plus troublant reste la réaction des agents du CSU.
Les opérateurs ont délibérément détourné la caméra qui filmait la scène, dans le but manifeste de dissimuler ces violences.
– Le lanceur d’alerte
Au-delà des violences, les enregistrements audio révèlent également des commentaires sexistes de la part des agents sur les tenues des passantes filmées. Des propos indignes de représentants des forces de l’ordre.
Sanctions immédiates
Face à ce déferlement de révélations accablantes, la mairie de Marseille a rapidement réagi en annonçant la suspension de sept policiers municipaux :
- 4 agents soupçonnés de violences policières
- 3 opérateurs du CSU pour dissimulation de preuves
Ces mesures conservatoires ont pris effet immédiatement, dans l’attente de la tenue de conseils de discipline. Mais c’est la suspension de l’agent lanceur d’alerte lui-même qui suscite l’incompréhension.
Je condamne cette décision inique et ahurissante, qui est une violation grave au droit des lanceurs d’alerte.
– Me Victor Gioia, avocat du lanceur d’alerte
Une affaire aux multiples rebondissements
Outre les sanctions disciplinaires, la mairie de Marseille a décidé de saisir la justice et de porter plainte contre les agents mis en cause. L’adjoint au maire en charge de la sécurité, Yannick Ohanessian, assure découvrir ces faits et vouloir faire toute la lumière sur ce scandale.
Interrogé sur une éventuelle démission, l’élu balaie cette hypothèse, pointant du doigt l’opposition municipale de droite :
La droite ferait mieux de regarder toutes les personnes qui sont mises en examen dans leur groupe politique plutôt que regarder ce qui se fait au sein de la police municipale de Marseille.
– Yannick Ohanessian, adjoint à la sécurité
Une allusion à peine voilée aux récentes affaires judiciaires impliquant des élus Les Républicains marseillais. Mais au-delà des querelles politiques, cette affaire met en lumière de sérieux dysfonctionnements au sein de la police municipale.
Mesures et réformes annoncées
La directrice de la police municipale, Céline Lefléfian, a tenu à rappeler les mesures déjà mises en place depuis son arrivée il y a un an :
- Révision du règlement intérieur avec un focus sur la déontologie
- Remaniement de la hiérarchie avec des gradés d’encadrement
- Formation des nouveaux opérateurs du CSU
- Installation de l’état-major au-dessus du CSU pour plus de contrôle
Malgré ces réformes, le scandale qui secoue Marseille soulève de nombreuses interrogations sur le fonctionnement de la vidéosurveillance et le contrôle des agents. Un système qui semble dysfonctionnel et propice aux dérives.
Cette affaire risque de porter un nouveau coup à l’image déjà écornée de la deuxième ville de France, régulièrement pointée du doigt pour ses problèmes d’insécurité et les défaillances de ses institutions. Les sanctions prises et les réformes annoncées suffiront-elles à rétablir la confiance des Marseillais envers leur police municipale ? L’avenir le dira, mais le chemin semble encore long et semé d’embûches.