Le conflit israélo-palestinien vient de connaître un rebondissement fracassant avec la demande de mandats d’arrêt émise par le procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI). Cette requête explosive vise à la fois des hauts dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benyamin Netanyahou lui-même, et des chefs du mouvement islamiste Hamas pour de présumés crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Une mise en parallèle des deux camps qui a provoqué l’indignation en Israël.
Israël crie au scandale et rejette les accusations
La réaction des autorités israéliennes ne s’est pas fait attendre. Le ministre de la Défense Yoav Gallant a violemment dénoncé la demande du procureur de la CPI, la qualifiant d’« ignoble ». Netanyahou, directement visé, a lui « rejeté avec dégoût » ces réquisitions, les assimilant à une tentative scandaleuse de renverser la situation.
Pour Israël, il est inconcevable de se voir mis sur un pied d’égalité avec le Hamas, une organisation qu’il considère comme terroriste. Les cercles dirigeants y voient un deux poids deux mesures inacceptable et une grave atteinte à la légitimité de l’État hébreu dans son droit à se défendre.
Le parallèle établi entre l’organisation terroriste Hamas et l’État d’Israël est ignoble.
– Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense
Des soutiens politiques en France
En France aussi, cette affaire fait des vagues dans la classe politique. À droite comme à l’extrême-droite, des voix se sont élevées pour condamner « l’équivalence insupportable » et « le parallèle honteux » établi par la CPI entre Israël et le Hamas.
- Bruno Retailleau (LR) a défendu le « droit d’Israël à se défendre »
- François-Xavier Bellamy (LR) a pointé la « partialité manifeste » du procureur
- Marion Maréchal (Reconquête) a tranché : « Faire un parallèle entre les dirigeants israéliens et le Hamas est une honte »
À l’inverse, la gauche française, de Jean-Luc Mélenchon à Olivier Faure en passant par Fabien Roussel, a salué la démarche de la CPI, en particulier à l’encontre de Netanyahou. Une divergence de vues qui illustre le caractère clivant du conflit israélo-palestinien dans le paysage politique hexagonal.
Escalade meurtrière à Jénine et à Gaza
Sur le terrain, la situation reste très tendue. Huit Palestiniens ont été tués lors d’un raid israélien dans le nord de la Cisjordanie occupée. Parmi les victimes figurent un mineur et un chirurgien de l’hôpital local. Dans le même temps, l’aviation israélienne a mené des frappes sur Gaza, théâtre de combats avec le Hamas.
L’escalade des violences, couplée aux accusations de crimes de guerre portées contre les deux camps, font craindre une aggravation du conflit. La demande de mandats d’arrêt de la CPI, si elle venait à se concrétiser, aurait un retentissement politique et diplomatique considérable.
Tensions persistantes et impasse du processus de paix
Au-delà de la controverse juridique, cette affaire est symptomatique du profond enlisement du conflit israélo-palestinien. Malgré les efforts diplomatiques, aucune issue négociée ne semble en vue. Les tensions restent vives, attisées par les actions militaires et les déclarations belliqueuses de part et d’autre.
Le fossé apparaît béant entre Israéliens et Palestiniens, chaque camp campant sur ses positions. La colonisation, le blocus de Gaza, le statut de Jérusalem, autant de points de friction qui hypothèquent toute perspective de règlement pacifique. Dans ce climat délétère, la justice internationale peine à s’imposer comme un recours crédible.
Reste à voir quelles seront les suites concrètes données à la demande du procureur de la CPI. Au-delà de l’enjeu judiciaire, c’est la capacité de la communauté internationale à endiguer l’engrenage de la violence au Proche-Orient qui est en question. Car sans un sursaut politique fort, le conflit risque de s’enliser durablement dans une spirale funeste, loin de toute paix juste et durable.