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Sarkozy Indigné par les Interrogatoires qui le « Salissent »

L'ex-président Sarkozy, jugé à Paris pour des soupçons de financement Libyen, s'indigne des interrogatoires qui selon lui portent atteinte à son honneur. Il réfute avec force toute accusation de pacte de corruption avec le guide Kadhafi. Un procès qui tient la France en haleine...

C’est un Nicolas Sarkozy indigné qui s’est présenté à la barre du tribunal de Paris ce lundi. Jugé depuis le 6 janvier aux côtés de onze autres prévenus pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, l’ancien chef de l’État s’est insurgé une nouvelle fois contre toutes ces questions qui, selon lui, « salissent » son honneur.

Un interrogatoire douloureux pour l’ex-président

Lorsque la présidente Nathalie Gavarino lui demande s’il a évoqué une demande de financement lors d’une rencontre sous la tente avec Mouammar Kadhafi en 2005, Nicolas Sarkozy, tendu et solennel, marque une pause avant de répondre. « Madame. C’est pour moi douloureux de répondre à une question pareille », lâche-t-il, visiblement affecté par cette interrogation qu’il juge déshonorante.

Une rencontre très médiatisée

L’ancien président venait de décrire en détails les circonstances de cette visite express à Tripoli le 6 octobre 2005, alors qu’il était ministre de l’Intérieur. Accompagné d’un avion « blindé » de journalistes – pas le meilleur moyen, ironise-t-il, de nouer discrètement un « pacte de corruption » – il avait été reçu par le Guide libyen dans une grande tente « ouverte », en présence d’une trentaine de personnes.

L’apparence « extrêmement bizarre » de Kadhafi

Nicolas Sarkozy se souvient de l’apparence étrange de Mouammar Kadhafi ce jour-là. « Il avait l’air drogué », raconte-t-il, évoquant « une logorrhée » du dictateur libyen qui ne parlait qu’en arabe, leurs échanges étant traduits par des interprètes qui ne les lâchaient pas une seconde. Un contexte peu propice, assure l’ex-président, à la conclusion d’un accord occulte de financement.

Madame je vous demande de me croire, c’est une douleur. Ça me salit de répondre à des questions pareilles.

Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française

L’obsession de Kadhafi pour le cas Senoussi

La présidente évoque ensuite le cas d’Abdallah Senoussi, beau-frère de Kadhafi condamné en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989 qui avait fait 170 victimes dont 54 Français. Lever le mandat d’arrêt international qui pesait sur lui aurait été, selon l’accusation, l’une des contreparties au financement libyen. Mais Nicolas Sarkozy assure avoir opposé une fin de non-recevoir au Guide sur ce sujet, bien que ce dernier en ait fait « son obsession ».

Un enjeu crucial pour l’ancien président

Pour Nicolas Sarkozy, ce procès médiatisé représente bien plus qu’une simple bataille judiciaire. C’est son honneur et son intégrité qui sont en jeu, lui qui se voit reprocher des faits de corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Des chefs d’accusation lourds, passibles de 10 ans d’emprisonnement, 375 000 euros d’amende et une privation de droits civiques pouvant aller jusqu’à 5 ans.

Une thèse « grotesque » selon Sarkozy

Mais l’ancien président balaye d’un revers de main la thèse d’un « pacte de corruption » qu’il aurait scellé avec Kadhafi lors de cette rencontre d’octobre 2005 pour obtenir un financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. « Grotesque », s’emporte-t-il, jugeant inconcevable d’avoir pu demander un financement illégal au dictateur libyen dès leur première entrevue, qui plus est entourés de dizaines de personnes et d’interprètes.

Un procès sous haute tension

Alors que ce procès fleuve doit se poursuivre jusqu’au 10 avril, Nicolas Sarkozy semble déterminé à se battre pied à pied pour laver son honneur et prouver son innocence face à ce qu’il considère comme une fable montée de toutes pièces. Mais l’ex-président sait aussi que l’enjeu dépasse sa seule personne, tant ce dossier tentaculaire, avec ses ramifications internationales et ses zones d’ombre, a déjà ébranlé la République et suscité l’émoi de l’opinion publique. Un feuilleton judiciaire loin d’avoir livré tous ses rebondissements.

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