C’est un véritable séisme qui vient de secouer le monde de la boxe française. Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique des mouches en 2016 et figure inspirante pour toute une génération, a annoncé dimanche son retrait de la course à la présidence de la Fédération Française de Boxe (FFB). Une décision lourde de sens, motivée par les insultes intolérables dont elle a été la cible sur les réseaux sociaux ces derniers jours.
Une vague d’intolérance inacceptable
Selon des sources proches du dossier, Sarah Ourahmoune aurait été victime d’un déferlement de haine sur les réseaux sociaux, ciblant notamment ses origines et son engagement pour une France unie et respectueuse de toutes ses composantes. Des attaques d’une violence inouïe, qui ont profondément ébranlé cette grande dame de la boxe, connue pour son courage et sa droiture.
Le soutien de Dominique Nato
Face à cette situation, Dominique Nato, l’actuel président de la FFB avec qui Sarah Ourahmoune faisait équipe pour ces élections, a tenu à lui exprimer son soutien total. Dans un communiqué poignant publié lundi matin, il salue le parcours exceptionnel de sa colistière, rappelant à quel point elle incarne les valeurs fondamentales de la boxe : le courage, la ténacité et l’espoir.
Sarah est une figure inspirante pour notre sport et notre société. Son engagement sans faille pour une France unie et respectueuse nous rappelle l’essence même du noble art qu’est la boxe : affronter l’adversité avec honneur et détermination.
Dominique Nato, président de la FFB
Une fédération plus que jamais mobilisée
Au-delà des mots, Dominique Nato a également réaffirmé la détermination de la FFB à mener les combats nécessaires pour mettre K.-O. ceux qui propagent la haine et la division. Un engagement fort, qui vise à défendre les valeurs d’unité et de respect qui sont au cœur de la boxe.
Malgré ce contexte difficile, le président sortant a fait savoir qu’il maintenait sa candidature pour un nouveau mandat. Il entend ainsi poursuivre les actions engagées pour promouvoir un sport inclusif et porteur d’espoir, tout en veillant à ce que la FFB reste un rempart contre l’intolérance et les discriminations.
Quel avenir pour la boxe française ?
Au-delà du choc provoqué par le retrait de Sarah Ourahmoune, c’est bien l’avenir de la boxe française qui est en jeu dans ces élections. Avec Dominique Nato d’un côté et Estelle Mossely, championne olympique des légers en 2016, de l’autre, deux visions s’affrontent pour définir les orientations stratégiques de la fédération dans les années à venir.
Une chose est sûre : quelle que soit l’issue du scrutin qui se tiendra le 14 décembre prochain, la FFB devra impérativement se donner les moyens de combattre avec force les dérives nauséabondes qui gangrènent actuellement le débat. Car c’est bien l’image et la crédibilité de toute une discipline qui sont aujourd’hui en jeu.
Des signaux inquiétants
Malheureusement, le cas de Sarah Ourahmoune est loin d’être isolé. Ces dernières semaines, plusieurs autres acteurs majeurs de la boxe française ont fait état de pressions, de menaces, voire même de tentatives d’intimidation de la part de certains “supporters” particulièrement virulents.
Des dérapages inacceptables, qui en disent long sur le climat délétère qui s’est peu à peu installé au sein de la FFB. Et qui soulèvent de sérieuses interrogations quant à la capacité de l’institution à garantir la sérénité et l’équité du processus électoral en cours.
Un électrochoc salutaire ?
Malgré la gravité de la situation, certains veulent croire que le retrait de Sarah Ourahmoune pourrait finalement agir comme un électrochoc salutaire pour l’ensemble du mouvement sportif français. En mettant en lumière les dérives qui menacent aujourd’hui l’intégrité et les valeurs du sport, cette affaire pourrait en effet contribuer à une prise de conscience collective.
Reste à savoir si les instances dirigeantes du sport français sauront se saisir de cette opportunité pour engager les réformes qui s’imposent. Car au-delà de la boxe, c’est bien un changement de culture profond qui semble aujourd’hui nécessaire pour endiguer les phénomènes de haine et de rejet qui prospèrent sur les réseaux sociaux.
Une chose est sûre : face à l’adversité, Sarah Ourahmoune a choisi de se retirer avec la classe et la dignité qui la caractérisent. Un geste fort, qui en dit long sur les valeurs et les convictions de cette grande championne. Et qui devrait tous nous inciter à la réflexion sur le modèle de société que nous voulons construire pour demain.