Le géant pharmaceutique français Sanofi se prépare à franchir une étape majeure dans la restructuration de ses activités. D’après une source proche du dossier, le groupe est entré en négociations exclusives avec le fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) en vue de lui céder potentiellement le contrôle de sa filiale Opella, qui commercialise notamment le célèbre médicament Doliprane.
Une transaction à 16 milliards d’euros
Selon le communiqué de Sanofi, l’offre de CD&R est « ferme et entièrement financée ». La valorisation d’Opella serait basée sur une valeur d’entreprise d’environ 16 milliards d’euros. Dans ce projet de cession, Sanofi devrait rester un « actionnaire significatif » aux côtés du fonds américain, tandis que la banque publique d’investissement Bpifrance devrait également participer en tant qu’actionnaire minoritaire à hauteur d’environ 2 %.
Le Doliprane, un médicament emblématique en France
Ce projet suscite une vive émotion au sein de l’opinion publique et de la classe politique françaises, car il concerne un médicament de base utilisé par un très grand nombre de Français. Le Doliprane, qui contient du paracétamol, vise à faire baisser la fièvre ou à soulager les douleurs légères à modérées. Son éventuel passage sous pavillon américain inquiète, d’autant plus dans un contexte de pénuries récurrentes de médicaments dans le pays, comme cela a été le cas pour le paracétamol à l’hiver dernier.
Le gouvernement obtient des garanties
Face à ces inquiétudes, le ministre français de l’Économie s’est voulu rassurant. Il a affirmé avoir « obtenu les garanties du maintien et du développement en France » de la filiale Opella, qui représente 1 700 emplois dans le pays. La participation minoritaire de Bpifrance à l’opération doit aussi permettre à l’État d’avoir un droit de regard sur les orientations stratégiques prises par le nouvel actionnaire américain.
Les ambitions de CD&R pour Opella
De son côté, CD&R ambitionne « d’accélérer » la croissance d’Opella, qui détient 115 marques dans le monde et compte 11 000 collaborateurs dans environ 100 pays. L’objectif affiché est de « créer un champion français mondial de la santé grand public ». Reste à savoir si ces promesses suffiront à apaiser les craintes suscitées par cette cession.
Un autre prétendant écarté
Le fonds d’investissement français PAI Partners, associé à des co-investisseurs internationaux, s’était aussi porté candidat au rachat d’Opella. Il avait même amélioré son offre la semaine dernière, mais cela n’a pas suffi face à la proposition de CD&R. Ce dernier investit en France depuis une quinzaine d’années et semble avoir convaincu Sanofi de lui confier les rênes de cette activité stratégique.
Une opération révélatrice des mutations du secteur
Au-delà du cas emblématique du Doliprane, cette opération illustre les profondes mutations à l’œuvre dans l’industrie pharmaceutique. Les grands groupes comme Sanofi sont tentés de se recentrer sur les médicaments à plus forte valeur ajoutée, en cédant certaines de leurs activités jugées moins stratégiques. Mais ces choix ne sont pas sans conséquence sur l’accès à certains médicaments courants pour les patients.
Les prochaines étapes
La finalisation de cette cession reste soumise à la consultation des instances représentatives du personnel concernées et aux conditions suspensives usuelles, notamment l’obtention des autorisations réglementaires. Si ces étapes sont franchies, Sanofi tournera une page importante de son histoire, et les Français devront s’habituer à voir l’un de leurs médicaments fétiches passer sous bannière étrangère. Une perspective qui suscite de nombreuses interrogations.
Le fonds d’investissement français PAI Partners, associé à des co-investisseurs internationaux, s’était aussi porté candidat au rachat d’Opella. Il avait même amélioré son offre la semaine dernière, mais cela n’a pas suffi face à la proposition de CD&R. Ce dernier investit en France depuis une quinzaine d’années et semble avoir convaincu Sanofi de lui confier les rênes de cette activité stratégique.
Une opération révélatrice des mutations du secteur
Au-delà du cas emblématique du Doliprane, cette opération illustre les profondes mutations à l’œuvre dans l’industrie pharmaceutique. Les grands groupes comme Sanofi sont tentés de se recentrer sur les médicaments à plus forte valeur ajoutée, en cédant certaines de leurs activités jugées moins stratégiques. Mais ces choix ne sont pas sans conséquence sur l’accès à certains médicaments courants pour les patients.
Les prochaines étapes
La finalisation de cette cession reste soumise à la consultation des instances représentatives du personnel concernées et aux conditions suspensives usuelles, notamment l’obtention des autorisations réglementaires. Si ces étapes sont franchies, Sanofi tournera une page importante de son histoire, et les Français devront s’habituer à voir l’un de leurs médicaments fétiches passer sous bannière étrangère. Une perspective qui suscite de nombreuses interrogations.