Sanofi mise gros sur un nouveau médicament prometteur dans la lutte contre le cancer. Le Sarclisa, un anticorps destiné à traiter les patients atteints de myélome multiple, vient d’obtenir le feu vert des autorités européennes pour une utilisation en première ligne de traitement. Le géant pharmaceutique français espère faire de cette molécule innovante un véritable blockbuster générant plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel à l’horizon 2030 et au-delà.
Un marché à fort potentiel
Bien que relativement rare, le myélome multiple voit son incidence augmenter régulièrement ces dernières années. Ce cancer de la moelle osseuse touche environ 2% des malades du cancer. Or les traitements actuels, bien qu’efficaces, présentent certaines limites en termes de tolérance et de résistance.
C’est sur ce segment de niche à fort potentiel que Sanofi entend se positionner en leader avec le Sarclisa. En permettant son utilisation dès le diagnostic, en association avec d’autres molécules, le labo veut en faire un traitement de référence. Avec à la clé, des ventes qui pourraient dépasser le milliard d’euros dès 2025 selon certains analystes.
Un pipeline solide
Le pari du Sarclisa s’inscrit dans une stratégie plus large de Sanofi visant à renforcer son portefeuille en oncologie. Le labo multiplie les partenariats de recherche, les acquisitions ciblées et les lancements pour étoffer son pipeline dans ce domaine clé.
L’ambition de Sanofi est de devenir un acteur incontournable en oncologie dans les 5 à 10 prochaines années.
Un dirigeant de Sanofi
Outre le Sarclisa, Sanofi peut compter sur d’autres traitements anticancéreux en plein essor comme le Libtayo dans certains cancers de la peau, du poumon et de la prostate ou le Jevtana dans le cancer de la prostate métastatique. Des produits qui affichent déjà des ventes de plusieurs centaines de millions d’euros avec de belles perspectives de croissance.
Contrebalancer le Dupixent
Avec le Sarclisa et les autres traitements de son pipeline, Sanofi veut aussi préparer l’avenir et réduire progressivement sa dépendance au Dupixent. Ce médicament contre l’asthme et la dermatite atopique est un énorme succès commercial. Mais il perdra son brevet en 2032.
En misant sur des blockbusters potentiels dans d’autres aires thérapeutiques comme le Sarclisa en oncologie, Sanofi cherche donc à compenser la future érosion des ventes du Dupixent. Une stratégie de diversification et de renouvellement essentielle pour assurer la croissance à long terme du labo.
Des défis à relever
Le pari du Sarclisa n’est cependant pas sans risque pour Sanofi. Le labo devra démontrer la supériorité de son traitement face à une concurrence féroce en oncologie. Il devra aussi obtenir des prix et des remboursements suffisants malgré la pression croissante des payeurs sur les coûts.
Enfin, Sanofi devra exécuter un lancement commercial impeccable pour transformer l’essai du Sarclisa et en faire un véritable moteur de croissance. Un défi majeur mais à la hauteur des ambitions du géant français et de son virage stratégique en oncologie.
