ÉconomieSanté

Sanofi cède Doliprane malgré la dissolution de l’Assemblée

Sanofi ne se laisse pas freiner par l'instabilité politique et avance dans la cession de ses médicaments grand public comme Doliprane. Les fonds sont prêts à mettre le prix pour acquérir ces marques rentables, mais jusqu'où iront-ils ? La santé a-t-elle un prix en ces temps troublés ?

Alors que de nombreux projets de fusions-acquisitions sont à l’arrêt en France depuis la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, le géant pharmaceutique Sanofi ne dévie pas de sa stratégie. Le groupe a annoncé en octobre dernier vouloir se désengager de son activité de médicaments sans ordonnance et compléments alimentaires, et compte bien mener ce projet à bien malgré l’instabilité politique actuelle.

Doliprane, Maalox, Lysopaïne sur le marché

C’est la banque Rothschild, mandatée par Sanofi, qui est chargée de réceptionner ce mardi soir les offres des fonds d’investissement intéressés par la reprise de ces célèbres marques. Parmi elles, on retrouve des produits phares des pharmacies comme le Doliprane, le Maalox ou encore le Lysopaïne. Au total, la branche grand public (baptisée Opella) a réalisé 5,18 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, soit 12% de l’activité du groupe Sanofi.

Tout le monde continue à travailler.

– Une source proche du dossier

La dissolution de l’Assemblée et l’approche des législatives ne semblent donc pas inquiéter outre mesure Sanofi et les repreneurs potentiels. Selon nos informations, les fonds PAI Partners, Advent et Clayton, Dubilier & Rice font partie des candidats en lice pour mettre la main sur cet ensemble de marques rentables et bien établies. Mais ils devront y mettre le prix.

Quelle valorisation pour Opella ?

Les analystes estiment qu’Opella pourrait être valorisée autour de 7 milliards d’euros, soit environ 13 fois son bénéfice opérationnel. Un montant conséquent, mais qui se justifie par les marges élevées dégagées, la notoriété des marques et leur potentiel de croissance, notamment à l’international.

Pour Sanofi, cette cession s’inscrit dans une stratégie de recentrage sur les médicaments innovants et à plus forte valeur ajoutée. Le groupe veut se concentrer sur des domaines clés comme l’oncologie ou les vaccins, et est prêt pour cela à se séparer de ses activités jugées moins prioritaires.

Feu vert des autorités ?

Reste à savoir si ce deal à plusieurs milliards obtiendra le feu vert des autorités compétentes, notamment de la Commission européenne, en ces temps troublés sur le plan politique en France. Mais Sanofi semble confiant et déterminé à aller au bout. Verdict attendu d’ici la fin de l’année.

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