ActualitésInternational

Sanctions du Royaume-Uni contre des responsables géorgiens

Le Royaume-Uni frappe fort contre la Géorgie. Des sanctions lourdes de conséquences visent de hauts responsables suite à la répression violente des manifestations pro-européennes dans le pays. Londres gèle les avoirs et interdit son territoire à ces dirigeants accusés de bafouer les droits fondamentaux des citoyens géorgiens. La tension monte d'un cran entre les deux pays...

La tension monte entre le Royaume-Uni et la Géorgie. Le gouvernement britannique vient d’annoncer une série de sanctions visant plusieurs hauts responsables géorgiens, dont le ministre de l’Intérieur Vakhtang Gomelauri. En cause : la répression brutale des manifestations pro-européennes qui secouent le pays depuis plus d’un mois. Londres dénonce des « violations flagrantes des droits humains » et des « attaques choquantes contre la démocratie ».

Interdiction de territoire et gel des avoirs pour 5 dirigeants

Outre le ministre de l’Intérieur, quatre autres responsables sont dans le viseur du Royaume-Uni :

  • Alexandre Darakhvelidze, vice-ministre de l’Intérieur
  • Sulkhan Tamazachvili, directeur de la police de Tbilissi
  • Zviad Kharazichvili et Mileri Lagazaouri, deux hauts fonctionnaires du ministère

Tous font l’objet d’une interdiction de se rendre sur le sol britannique. Leurs éventuels avoirs au Royaume-Uni sont également gelés. Citoyens et entreprises britanniques ont désormais l’interdiction d’entretenir toute relation financière ou commerciale avec eux.

Une décision en coopération avec Washington

Cette décision a été prise en étroite collaboration avec les États-Unis, qui préparent eux aussi de nouvelles sanctions. Les deux alliés dénoncent de concert les violences infligées aux « manifestants pacifiques » et aux journalistes couvrant le mouvement de contestation.

Un mouvement né de la suspension des négociations avec l’UE

Tout a commencé lorsque le gouvernement géorgien, dirigé par le parti Rêve géorgien, a décidé de suspendre jusqu’en 2028 les discussions sur une éventuelle adhésion à l’Union européenne. Une annonce qui a mis le feu aux poudres et poussé des dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Tbilissi et d’autres grandes villes.

Les protestataires pro-européens réclament la démission du gouvernement, accusé par ailleurs d’avoir truqué les élections législatives d’octobre dernier. Malgré la répression, le mouvement ne faiblit pas.

Londres suspend sa coopération avec Tbilissi

En réaction, le Royaume-Uni a décidé début décembre de geler tous ses programmes de soutien au gouvernement géorgien. La coopération militaire est restreinte, tout comme les contacts avec l’exécutif.

De son côté, l’Union européenne condamne fermement la répression mais n’a pas encore franchi le pas des sanctions, faute de consensus entre les 27 États membres. Bruxelles appelle Tbilissi à renouer le dialogue avec l’opposition et la société civile pour sortir de la crise.

Un avertissement pour les autres pays de la région

Au-delà du cas géorgien, ces sanctions britanniques envoient un message clair aux gouvernements de la région tentés de réprimer les aspirations démocratiques et pro-européennes de leur population. Que ce soit en Moldavie, en Ukraine ou en Biélorussie, les manifestations massives de ces dernières années témoignent d’une soif de rapprochement avec l’UE et ses valeurs.

En sanctionnant des responsables de haut niveau, le Royaume-Uni montre qu’il entend défendre les droits de ces mouvements de contestation face à des pouvoirs parfois autoritaires. Une démarche résolument géostratégique, alors que Londres redéfinit sa politique étrangère dans le sillage du Brexit.

Un regain de tensions avec Moscou en toile de fond

Inévitablement, ces sanctions risquent de tendre un peu plus les relations déjà compliquées entre le Royaume-Uni et la Russie. Moscou voit d’un très mauvais œil ce soutien aux manifestants géorgiens, dans un pays qu’elle considère comme faisant partie de sa zone d’influence.

En s’attaquant frontalement au gouvernement de Tbilissi, Londres envoie un message de fermeté au Kremlin. Une posture qui pourrait favoriser un regain de tensions entre les deux capitales, alors que le dossier ukrainien et les accusations d’ingérence russe empoisonnent leurs relations depuis des années.

Reste à voir si ces sanctions britanniques suffiront à faire plier le gouvernement géorgien. Ou si au contraire, elles risquent de le braquer un peu plus et de l’éloigner de la voie européenne. Pour l’opposition et la société civile géorgiennes, le soutien de Londres est en tout cas un encouragement précieux dans leur combat pour la démocratie et l’État de droit.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.