Le gouvernement britannique a annoncé une série de sanctions à l’encontre de trois oligarques accusés d’avoir détourné les richesses de leur pays pour leur enrichissement personnel. Isabel dos Santos, femme d’affaires angolaise et fille de l’ancien président, ainsi que les oligarques ukrainien Dmytro Firtach et letton Aivars Lembergs sont visés par ces mesures qui consistent en un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager au Royaume-Uni.
Un signal fort dans la lutte anticorruption
Selon le ministère des Affaires étrangères, ces sanctions ciblent à la fois les auteurs d’actes graves de corruption et leurs complices, en particulier lorsque des richesses illicites sont cachées sur le territoire britannique. L’objectif est de faire du Royaume-Uni un environnement plus hostile aux acteurs corrompus.
Isabel dos Santos est accusée d’avoir abusé de ses fonctions dans des entreprises publiques angolaises pour détourner au moins 350 millions de livres sterling, privant ainsi son pays de ressources essentielles pour son développement. Dmytro Firtach est quant à lui soupçonné d’avoir extorqué des centaines de millions de livres à l’Ukraine par la corruption, notamment dans le secteur gazier. Enfin, le Letton Aivars Lembergs est sanctionné pour corruption et blanchiment d’argent.
Des proches et associés également sanctionnés
Les sanctions britanniques ne se limitent pas aux trois principaux accusés mais touchent aussi certains de leurs proches et associés. Paula Oliveira, amie et partenaire d’affaires d’Isabel dos Santos, ainsi que son directeur financier Sarju Raikundalia sont également visés par les mesures punitives. De même, l’épouse de Dmytro Firtach, Lada, et son conseiller financier basé au Royaume-Uni, Denis Gorbunenko, n’échappent pas aux sanctions. La fille d’Aivars Lembergs, Liga Lemberga, est elle aussi concernée.
Un signal politique et une mise en garde
Pour le chef de la diplomatie britannique David Lammy, ces sanctions envoient un message clair :
Ces individus sans scrupules privent égoïstement leurs concitoyens du financement indispensable pour l’éducation, la santé et les infrastructures, pour leur enrichissement personnel.
L’âge d’or du blanchiment d’argent est révolu.
Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre d’un régime de lutte anticorruption mis en place en 2021 par le précédent gouvernement conservateur. Elles illustrent la volonté britannique de ne plus être une terre d’accueil pour l’argent sale et les oligarques corrompus. Une prise de position qui n’est pas sans lien avec le conflit en Ukraine et les tensions croissantes entre Londres et Moscou.
Un combat de longue haleine contre la corruption
Si ces sanctions britanniques constituent un pas important, la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent à l’échelle internationale reste un défi majeur. Les paradis fiscaux, les montages financiers opaques et les complicités politiques permettent encore trop souvent aux acteurs corrompus de prospérer en toute impunité.
Seule une coopération renforcée entre États, une plus grande transparence financière et une volonté politique affirmée permettront de véritablement s’attaquer à ce fléau qui mine le développement de nombreux pays et alimente les inégalités à l’échelle planétaire. Le Royaume-Uni semble déterminé à prendre sa part dans ce combat, reste à voir si d’autres grandes puissances lui emboîteront le pas.
En attendant, Isabel dos Santos, Dmytro Firtach, Aivars Lembergs et leurs proches sanctionnés devront faire face à la justice et rendre des comptes sur l’origine de leur fortune. Un premier pas vers une nécessaire responsabilisation des élites économiques et politiques à travers le monde.