Alors que le Venezuela continue de traverser une crise politique majeure, les États-Unis ont décidé de passer à l’offensive. Washington vient en effet d’annoncer une nouvelle vague de sanctions visant cette fois directement de hauts responsables du régime de Nicolas Maduro, dont plusieurs chefs des puissants services de sécurité du pays. Une escalade qui vise à accentuer la pression sur le président vénézuélien, accusé de s’accrocher au pouvoir malgré une réélection très contestée.
Le Trésor américain cible les hommes forts du régime
Dans son viseur : le directeur des renseignements (Sebin) Alexis Rodriguez Cabello, mais aussi le patron du contre-espionnage militaire (DGCIM), le général Javier Marcano Tabata. Dix officiers supérieurs de la Garde nationale bolivarienne (GNB), en charge du maintien de l’ordre et accusée d’avoir réprimé dans le sang les manifestations de l’opposition, figurent également sur la liste noire du Trésor américain. Sans oublier sept membres du gouvernement ou de l’administration présidentielle, dont le ministre de l’Administration pénitentiaire.
Washington dénonce la répression du régime Maduro
Pour justifier ces sanctions, un responsable du Trésor américain a dénoncé « les actes de répression de Maduro et de ses représentants à la suite de l’élection présidentielle, une tentative désespérée de réduire au silence ses citoyens ». Washington reproche en effet au pouvoir chaviste d’avoir entravé le processus démocratique et réprimé violemment le rejet des résultats dans la rue.
D’après une source proche de l’opposition, le scrutin du 28 juillet et le bilan officiel de la répression font polémique :
Le Conseil national électoral, considéré comme inféodé au pouvoir, n’a pas publié le décompte exact des bureaux de vote, prétextant un piratage informatique jugé peu crédible. L’opposition affirme détenir les procès-verbaux prouvant la victoire de son candidat avec plus de 67% des voix.
Au total, les troubles post-électoraux auraient fait 28 morts, 200 blessés et entraîné l’arrestation de 2400 personnes.
Une pression accrue sur les dignitaires du régime
En prenant pour cible les plus hauts responsables vénézuéliens, Washington cherche à asphyxier financièrement le premier cercle de Maduro. Désormais, plus de 150 de ses proches font l’objet de sanctions qui gèlent leurs avoirs aux États-Unis et interdisent toute transaction financière avec eux via les banques et institutions financières américaines.
De son côté, le département d’État a également annoncé de nouvelles restrictions de visas pour plus de 2000 responsables vénézuéliens accusés d’avoir sapé la démocratie. Et ce n’est pas la première fois que l’administration Trump serre la vis : en septembre, elle avait déjà décrété un train de sanctions et fait saisir un avion utilisé par le président Maduro en République dominicaine.
L’opposition toujours mobilisée, prestation de serment prévue en janvier
Sur le plan intérieur, l’opposition vénézuélienne ne désarme pas et continue de contester la victoire de Nicolas Maduro. Elle a appelé à une nouvelle manifestation massive le 1er décembre. Son leader Edmundo Gonzalez Urrutia, qui s’est réfugié en Espagne en septembre, a été reconnu comme le président élu légitime par plusieurs pays dont les États-Unis. Il est pressenti pour prêter serment le 10 janvier prochain, date prévue de l’investiture.
Entre sanctions internationales, contestation interne et crise économique aiguë, la pression s’accentue chaque jour un peu plus sur Nicolas Maduro. Parviendra-t-il à se maintenir au pouvoir malgré ce rejet massif ? Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir du pays.