De la vente de parfums aux coulisses du sport mondial, Juan Antonio Samaranch Junior trace un parcours atypique. À 65 ans, cet ex-commercial compte bien marcher dans les pas de son père, l’emblématique dirigeant du Comité international olympique (CIO) pendant deux décennies. Cap sur la présidence de l’instance, un héritage qu’il entend bien s’approprier.
Une ambition olympique teintée de défi
Samaranch Jr n’a pas attendu pour se faire un nom dans le milieu olympique. Entré au CIO l’année de la retraite de son père, il a gravi les échelons jusqu’à décrocher un poste de vice-président en 2012. Un parcours qu’il assure avoir tracé sans l’ombre de son patronyme. « Je n’ai jamais espéré que mon nom m’aiderait dans ma carrière olympique, ni ne me freinerait », confie-t-il.
Aujourd’hui, c’est en homme d’expérience qu’il se présente face à six autres candidats, dont l’ex-champion olympique Sebastian Coe et le Français David Lappartient. Son credo : « l’expérience, la perspective, le jugement et la collaboration ». Des qualités qu’il juge essentielles pour faire face aux enjeux titanesques de l’olympisme moderne.
La Russie, dossier brûlant
Le futur président du CIO devra composer avec l’épineuse question russe. Entre le scandale de dopage des JO de Sotchi en 2014 et l’invasion de l’Ukraine en 2022, les relations sont plus que tendues. Si Samaranch Jr comprend l’émoi suscité par un éventuel retour de la Russie, il temporise : « Une fois que les Russes auront rempli leurs obligations vis-à-vis de la Charte olympique, nous devrons essayer de ramener le Comité olympique russe dans le jeu ». Une position pragmatique, guidée par les fondamentaux olympiques.
Paris 2024, déclic d’une candidature
C’est la « magie » des récents Jeux de Paris qui a convaincu Samaranch Jr de se lancer. Un événement marqué par des polémiques autour du genre de certaines athlètes, à l’instar des boxeuses Imane Khelif et Lin Yu-ting. Le CIO avait alors pris leur défense, une décision saluée par le candidat qui dénonce « l’horrible harcèlement dont elles ont été victimes sur les réseaux sociaux ».
Un positionnement nuancé sur les athlètes transgenres
Sur la délicate question des athlètes transgenres, Samaranch Jr se montre plus mesuré. S’il se dit prêt à « protéger à 100% la sécurité et l’égalité des chances dans les compétitions féminines », il refuse de remettre en cause les avancées en termes de parité. Un équilibre subtil à trouver pour celui qui pourrait devenir le prochain grand maître des anneaux.
Au fil de sa campagne, Juan Antonio Samaranch Jr devra convaincre qu’il est l’homme de la situation. Entre expérience du terrain et vision pour l’avenir, il entend bien prouver qu’il est plus qu’un nom et qu’il a les épaules pour porter l’olympisme vers de nouveaux horizons. Réponse en mars prochain, lors de l’élection qui désignera le successeur de Thomas Bach. Une passation de pouvoir qui s’annonce d’ores et déjà électrique.