C’est une image à peine croyable qui a fait le tour de l’Italie et des réseaux sociaux ce week-end. Lors d’un match de Serie B, la deuxième division italienne, Romano Floriani Mussolini, arrière-petit-fils du dictateur fasciste Benito Mussolini, a inscrit le premier but de sa carrière. Mais ce qui a surtout marqué les esprits, ce sont les réactions du public…
En effet, selon plusieurs sources présentes au stade, des dizaines de supporters ont célébré ce but en effectuant des saluts nazis dans les tribunes. Un comportement qui a évidemment choqué une grande partie de l’opinion publique italienne et ravivé les fantômes du passé fasciste du pays.
Un héritier controversé qui ne renie pas son nom
Romano Floriani Mussolini, âgé de seulement 18 ans, est le fils d’Alessandra Mussolini, elle-même petite-fille du Duce. Malgré les controverses, le jeune homme a choisi de garder le nom de famille de son sulfureux aïeul sur son maillot.
Un choix assumé qui en dit long sur son rapport à ce lourd héritage. D’autant que sa mère Alessandra est une figure politique connue en Italie pour ses positions d’extrême-droite. Elle a notamment été députée européenne sous l’étiquette du parti néo-fasciste Forza Nuova.
Une Italie qui peine à se débarrasser des démons du fascisme
Près de 80 ans après la chute de Mussolini, l’Italie reste hantée par son passé fasciste. Le pays n’a jamais vraiment fait son examen de conscience sur cette période trouble de son histoire. Aujourd’hui encore, le fascisme et ses symboles continuent d’exercer une certaine fascination chez une frange de la population.
Il y a une complaisance vis-à-vis du fascisme en Italie. Beaucoup le voient comme une parenthèse, pas comme un véritable régime totalitaire et criminel.
Antonio Scurati, écrivain et spécialiste du fascisme
La montée des partis d’extrême-droite comme la Ligue de Matteo Salvini ou Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, qui assument une filiation plus ou moins directe avec l’héritage mussolinien, témoigne de la persistance de cette idéologie dans la société italienne contemporaine.
Le foot italien gangrené par les dérives fascisantes
Le monde du football transalpin n’échappe pas à ces dérives fascisantes. Les saluts nazis et les chants à la gloire du Duce sont malheureusement monnaie courante dans certains stades de la Botte.
Des groupes de supporters ouvertement néo-fascistes sévissent dans de nombreux clubs, de la Serie A à la Serie C. Leur influence est telle que même les instances dirigeantes peinent à les sanctionner.
Le calcio est un miroir grossissant de la société italienne et de ses tares. Le fascisme y est presque banalisé, comme un folklore.
Sébastien Louis, sociologue spécialiste des supporters
Un pays qui doit affronter son histoire pour avancer
Face à ces dérapages à répétition, beaucoup appellent l’Italie à un véritable travail de mémoire et d’éducation sur les heures les plus sombres de son passé. Un travail indispensable pour déconstruire le mythe du fascisme et empêcher sa banalisation.
- Renforcer l’enseignement de l’histoire du fascisme à l’école
- Mieux former les jeunes générations à l’esprit critique
- Sanctionner plus sévèrement les comportements et propos fascistes
- Soutenir le travail de mémoire des associations et historiens
Sans cela, les épisodes comme celui du but de Romano Floriani Mussolini risquent de se répéter. Et les fantômes du fascisme continueront de hanter un pays qui peine à assumer son histoire et à tourner définitivement la page.
Car comme l’écrivait Primo Levi, rescapé d’Auschwitz : « Il est arrivé, donc cela peut arriver de nouveau. C’est là l’essentiel de ce que nous avons à dire. » Des mots qui résonnent tristement avec l’actualité italienne.
Un choix assumé qui en dit long sur son rapport à ce lourd héritage. D’autant que sa mère Alessandra est une figure politique connue en Italie pour ses positions d’extrême-droite. Elle a notamment été députée européenne sous l’étiquette du parti néo-fasciste Forza Nuova.
Une Italie qui peine à se débarrasser des démons du fascisme
Près de 80 ans après la chute de Mussolini, l’Italie reste hantée par son passé fasciste. Le pays n’a jamais vraiment fait son examen de conscience sur cette période trouble de son histoire. Aujourd’hui encore, le fascisme et ses symboles continuent d’exercer une certaine fascination chez une frange de la population.
Il y a une complaisance vis-à-vis du fascisme en Italie. Beaucoup le voient comme une parenthèse, pas comme un véritable régime totalitaire et criminel.
Antonio Scurati, écrivain et spécialiste du fascisme
La montée des partis d’extrême-droite comme la Ligue de Matteo Salvini ou Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, qui assument une filiation plus ou moins directe avec l’héritage mussolinien, témoigne de la persistance de cette idéologie dans la société italienne contemporaine.
Le foot italien gangrené par les dérives fascisantes
Le monde du football transalpin n’échappe pas à ces dérives fascisantes. Les saluts nazis et les chants à la gloire du Duce sont malheureusement monnaie courante dans certains stades de la Botte.
Des groupes de supporters ouvertement néo-fascistes sévissent dans de nombreux clubs, de la Serie A à la Serie C. Leur influence est telle que même les instances dirigeantes peinent à les sanctionner.
Le calcio est un miroir grossissant de la société italienne et de ses tares. Le fascisme y est presque banalisé, comme un folklore.
Sébastien Louis, sociologue spécialiste des supporters
Un pays qui doit affronter son histoire pour avancer
Face à ces dérapages à répétition, beaucoup appellent l’Italie à un véritable travail de mémoire et d’éducation sur les heures les plus sombres de son passé. Un travail indispensable pour déconstruire le mythe du fascisme et empêcher sa banalisation.
- Renforcer l’enseignement de l’histoire du fascisme à l’école
- Mieux former les jeunes générations à l’esprit critique
- Sanctionner plus sévèrement les comportements et propos fascistes
- Soutenir le travail de mémoire des associations et historiens
Sans cela, les épisodes comme celui du but de Romano Floriani Mussolini risquent de se répéter. Et les fantômes du fascisme continueront de hanter un pays qui peine à assumer son histoire et à tourner définitivement la page.
Car comme l’écrivait Primo Levi, rescapé d’Auschwitz : « Il est arrivé, donc cela peut arriver de nouveau. C’est là l’essentiel de ce que nous avons à dire. » Des mots qui résonnent tristement avec l’actualité italienne.