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Salut nazi en plein tribunal : un suprémaciste français condamné

Stupeur au tribunal de Paris : un suprémaciste blanc français condamné pour propos haineux fait un salut nazi en pleine audience, avant de quitter le box. L'incident, noté par le président, suscite l'indignation générale dans la salle...

Le tribunal correctionnel de Paris a été le théâtre d’une scène choquante mercredi lors du procès d’un suprémaciste blanc français. Âgé de 37 ans, l’homme a été condamné à un an de prison pour une série de propos haineux tenus sur l’application cryptée Telegram. Mais c’est sa réaction à l’annonce du verdict qui a stupéfié l’assemblée.

Alors que le président lui indiquait qu’il disposait d’un délai de 10 jours pour faire appel, le prévenu s’est penché sur le micro pour déclarer « je fais appel » avant d’ajouter « mes salutations ». Il s’est ensuite redressé, a effectué un salut nazi en direction de la salle, puis a quitté le box entouré des policiers chargés de l’escorter. Un geste qui a provoqué la stupeur dans le tribunal.

Un militant néo-nazi multirécidiviste

Le personnage, un certain Alexis Issaurat, est décrit comme un skinhead endurci, membre du Front national (devenu Rassemblement national) depuis 1998. Les faits qui lui sont reprochés concernent une série de messages vocaux à caractère raciste, antisémite et négationniste diffusés sur Telegram. Des propos pour lesquels il a été condamné pour injures racistes, apologie de crime contre l’humanité et provocation à commettre un génocide.

L’accusé, déjà condamné à plusieurs reprises par le passé pour violences, trafic et usage d’armes, conteste pourtant être l’auteur de ces messages haineux. Selon lui, il aurait été victime d’usurpateurs au sein de son propre mouvement suprémaciste baptisé « Unité blanche ».

Un procès hors normes

Extradé depuis la Bosnie où il se trouvait, Alexis Issaurat est en détention provisoire depuis un an. Sa défense a dénoncé les moyens déployés pour le traduire en justice, évoquant notamment l’affrètement d’un jet privé « à plus de 10.000 euros » pour son transfert en France. Les avocats s’interrogent sur la pertinence d’une telle incarcération « aux frais du contribuable français » pour un individu qui clame ouvertement son intention de quitter à nouveau le territoire national dès sa libération.

Mais pour les parties civiles, représentées notamment par l’ONG antiraciste SOS Racisme, la fermeté s’imposait face à un militant qui revendique son idéologie nauséabonde. Le tribunal a d’ailleurs assorti la peine d’emprisonnement de dommages et intérêts conséquents.

Un itinéraire sinistre

L’audience a aussi permis de retracer le parcours de ce militant de la mouvance néo-nazie. Alexis Issaurat affirme ainsi avoir combattu en Ukraine en 2014-2015 aux côtés du sulfureux bataillon Azov, connu pour accueillir de nombreux militants d’extrême droite venus d’Europe occidentale. Un engagement qu’il justifie par son « nationalisme blanc » et sa volonté de « défendre l’Europe contre le bolchévisme ».

Présent à son procès, le prévenu n’a donc pas hésité à afficher jusqu’au bout sa funeste idéologie, en concluant l’audience par ce salut hitlérien. Un geste odieux et provocateur qui, s’il ne manquera pas d’être sanctionné, confirme hélas que les pires thèses suprémacistes et racistes restent vivaces dans certains esprits malades. La justice a fait son devoir. La vigilance et l’éducation doivent rester de mise pour empêcher la banalisation de tels comportements.

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