Adorables petites boules de poils, regards attendrissants, couinements plaintifs… Difficile de résister à la tentation d’adopter un chiot lorsqu’on visite un salon dédié à ces jeunes animaux de compagnie. Pourtant, derrière ce tableau idyllique se cache une réalité moins reluisante, dénoncée par de nombreuses associations de protection animale. Conditions d’accueil douteuses, incitations à l’achat impulsif, et même pratiques illégales seraient monnaie courante lors de ces événements qui favoriseraient l’abandon.
Quand le coup de cœur vire au coup de blues
Comme ce couple interrogé par TF1, de nombreux visiteurs craquent sur un chiot « dès le premier regard », quitte à sortir le chéquier de manière totalement imprévue. Un achat émotionnel qui se révèle souvent désastreux sur le long terme, lorsque l’euphorie des premiers jours laisse place aux contraintes du quotidien. Résultat : des animaux délaissés, voire abandonnés, qui viennent grossir les rangs des pensionnaires de refuges.
Vous imaginez bien que si vous vous retrouvez avec un animal qui ne convient pas du tout à votre mode de vie, un jour, trois semaines, un mois après, vous allez l’apporter dans une association pour l’abandonner. C’est une véritable catastrophe à tout point de vue.
Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA
Des conditions d’exposition préoccupantes
Lors d’une visite en caméra discrète sur un salon du chiot, les journalistes de TF1 ont pu constater l’inquiétude d’Yvana Vargas, directrice d’un refuge. Parmi ses griefs, des chiots entassés dans des enclos exigus, privés de sortie et contraints de faire leurs besoins sur place. Un traitement bien éloigné des besoins de ces jeunes animaux, pour qui contacts et stimulations sont primordiaux dans cette phase de développement.
Quand la loi est contournée
Afin de lutter contre les achats impulsifs, la législation impose un délai de réflexion de 7 jours entre la signature d’un certificat d’engagement et l’acquisition effective de l’animal. Une disposition que certains vendeurs peu scrupuleux n’hésitent pas à contourner, en proposant d’antidater le fameux document. Une pratique illégale mais bien rodée, qui permet au client de repartir avec son chiot sans délai… Et sans vraiment mesurer les implications de son geste.
L’adoption responsable comme alternative
Face à ces dérives, la SPA et d’autres organismes de défense des animaux réclament purement et simplement l’interdiction des salons du chiot. En parallèle, ils militent pour une adoption responsable, en prenant le temps d’échanger avec les futurs maîtres sur leurs attentes, leur mode de vie, mais aussi les contraintes inhérentes à l’accueil d’un animal.
Il est très important qu’on cible bien le besoin du futur adoptant avec le besoin de l’animal.
Alban Palandre, responsable d’un refuge
Car un chiot, aussi craquant soit-il, est un être vivant avec des besoins spécifiques, et non un simple objet de consommation que l’on peut acquérir sur un coup de tête. Un être qui mérite qu’on lui consacre du temps, de l’attention et de l’amour, tout au long de sa vie. Un engagement sur le long terme, bien loin de l’acquisition compulsive favorisée par les salons du chiot et leurs dérives mercantiles. Il est temps que le bien-être animal prime sur l’appât du gain, pour construire une relation durable et épanouissante entre l’Homme et son meilleur ami.