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Salomé Zourabichvili, Présidente Géorgienne Défiant le Gouvernement

Salomé Zourabichvili, Présidente géorgienne et ex-diplomate française, s'oppose au gouvernement en exigeant de nouvelles élections. Retour sur le destin hors norme de cette femme déterminée à défendre la voie européenne de son pays, malgré les pressions...

Elle est née à Paris, a mené une brillante carrière diplomatique, puis s’est lancée dans l’arène politique géorgienne. Salomé Zourabichvili, 72 ans, Présidente de Géorgie depuis 2018, se retrouve aujourd’hui en première ligne d’un bras de fer avec le gouvernement. Refusant de quitter ses fonctions sans la tenue de nouvelles élections législatives, elle incarne la lutte pour l’ancrage européen de ce pays du Caucase. Retour sur le parcours atypique d’une femme déterminée à peser sur le destin de sa patrie d’origine.

De la diplomatie française aux tourments politiques géorgiens

Issue d’une famille de réfugiés géorgiens installés en France, Salomé Zourabichvili semblait promise à une carrière diplomatique classique. Après des études de sciences politiques, elle intègre le Quai d’Orsay où elle occupera pendant près de 30 ans des postes à l’ONU, à Washington ou encore au Tchad. Une trajectoire linéaire qui prend un tournant inattendu en 2003.

La révolution des Roses vient de porter au pouvoir à Tbilissi le jeune réformateur pro-occidental Mikheïl Saakachvili. Nommée ministre des Affaires étrangères, Salomé Zourabichvili découvre les réalités de la politique géorgienne. L’expérience sera de courte durée. Renvoyée au bout d’un an, accusant la nouvelle équipe de dérive autoritaire, elle rejoint les rangs de l’opposition.

Un destin présidentiel semé d’embûches

Élue députée, Salomé Zourabichvili s’impose comme une des critiques les plus acerbes du Président Saakachvili. Lassée par le climat politique, elle met entre parenthèses son engagement entre 2010 et 2015 pour travailler au sein d’un groupe d’experts onusiens. Mais la Géorgie ne tarde pas à la rattraper.

En 2018, avec le soutien du parti Rêve géorgien et de son influent fondateur, le milliardaire Bidzina Ivanichvili, elle est élue Présidente. Une victoire en demi-teinte: la fonction présidentielle vient d’être largement dépouillée de ses prérogatives au profit du Premier ministre. Les relations avec ses soutiens initiaux vont vite se dégrader.

Le clash avec le parti au pouvoir

Alors que le gouvernement prend ses distances avec l’objectif d’intégration européenne, la Présidente Zourabichvili change de camp. Elle met son veto, en vain, à des lois jugées liberticides. Des tentatives de destitution sont lancées à son encontre. Après des législatives contestées fin 2022, elle apporte un soutien appuyé au mouvement de contestation pro-européen.

Ensemble, nous représenterons une nouvelle Géorgie qui retrouvera sa voie européenne, son indépendance.

Salomé Zourabichvili s’adressant aux manifestants à Tbilissi

Dernière ligne droite sous haute tension

À quelques jours de la fin de son mandat, la Présidente sortante refuse de quitter son poste, qualifiant d' »illégitime » la désignation de son successeur par un parti qu’elle accuse de faire le jeu de Moscou. Multipliant les interventions médiatiques, elle se pose en dernière « institution légitime » du pays, en appelant au soutien de la communauté internationale.

Jusqu’au bout, celle qui confiait dans son livre Une femme pour deux pays avoir été entraînée dans « un combat politique qui ne [l]’a jamais attirée », aura voulu peser sur le destin de la Géorgie. L’avenir dira si Salomé Zourabichvili, en digne héritière de son illustre aïeul Niko Nikoladzé, aura réussi son pari de remettre son pays natal sur les rails européens. Une chose est sûre : elle n’aura pas renoncé sans combattre.

Alors que le gouvernement prend ses distances avec l’objectif d’intégration européenne, la Présidente Zourabichvili change de camp. Elle met son veto, en vain, à des lois jugées liberticides. Des tentatives de destitution sont lancées à son encontre. Après des législatives contestées fin 2022, elle apporte un soutien appuyé au mouvement de contestation pro-européen.

Ensemble, nous représenterons une nouvelle Géorgie qui retrouvera sa voie européenne, son indépendance.

Salomé Zourabichvili s’adressant aux manifestants à Tbilissi

Dernière ligne droite sous haute tension

À quelques jours de la fin de son mandat, la Présidente sortante refuse de quitter son poste, qualifiant d' »illégitime » la désignation de son successeur par un parti qu’elle accuse de faire le jeu de Moscou. Multipliant les interventions médiatiques, elle se pose en dernière « institution légitime » du pays, en appelant au soutien de la communauté internationale.

Jusqu’au bout, celle qui confiait dans son livre Une femme pour deux pays avoir été entraînée dans « un combat politique qui ne [l]’a jamais attirée », aura voulu peser sur le destin de la Géorgie. L’avenir dira si Salomé Zourabichvili, en digne héritière de son illustre aïeul Niko Nikoladzé, aura réussi son pari de remettre son pays natal sur les rails européens. Une chose est sûre : elle n’aura pas renoncé sans combattre.

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