Au cœur de l’océan Atlantique, à plus de 1800 kilomètres des côtes, un bateau de pêche vénézuélien sillonnait les eaux sombres, transportant dans ses cales une cargaison illicite d’une valeur inestimable. Mais son périple a brutalement pris fin lorsque les forces de police et des douanes espagnoles ont lancé un assaut coordonné, mettant la main sur un butin record : 3,3 tonnes de cocaïne pure.
C’est le point culminant d’une vaste enquête internationale impliquant les polices de quatre pays et la redoutable DEA américaine. Depuis des semaines, les autorités traquaient une mystérieuse organisation criminelle cherchant à acheminer une quantité massive de drogue à travers l’Atlantique.
Une interception spectaculaire en haute mer
Le 29 novembre, le navire vénézuélien, dans un état de délabrement avancé, naviguait tous feux éteints lorsque les forces d’intervention ont donné l’assaut. À bord, les policiers découvrent une scène surréaliste : l’équipage était en train de jeter frénétiquement par-dessus bord des paquets compatibles avec ceux utilisés pour le transport de stupéfiants.
Malgré leur tentative désespérée de se débarrasser des preuves, les dix membres d’équipage, à l’exception d’un Colombien, tous de nationalité vénézuélienne, ont rapidement été maîtrisés et arrêtés. Dans les cales du bateau, les enquêteurs mettront la main sur 110 ballots de cocaïne pesant chacun environ 30 kilos, pour un total de 3,3 tonnes de poudre blanche.
Le stratagème du « bateau mère »
Selon les premiers éléments de l’enquête, le navire intercepté devait jouer le rôle de « bateau mère ». Le plan était de transférer la drogue en mer sur un autre bateau de pêche, probablement battant pavillon espagnol, qui se serait ensuite chargé d’acheminer la cargaison illégale jusqu’aux côtes ibériques.
Un stratagème classique des cartels sud-américains qui, malgré les moyens colossaux déployés par les autorités, parviennent encore régulièrement à inonder le Vieux Continent de leur marchandise mortifère. L’Espagne, en raison de sa position géographique et de ses liens historiques avec l’Amérique Latine, reste l’une des principales portes d’entrée de la cocaïne en Europe.
Un coup dur porté aux narcotrafiquants
Cette saisie record, estimée à plusieurs centaines de millions d’euros, porte un coup sévère aux finances des réseaux criminels. Elle prive également le marché européen de millions de doses de cocaïne, une drogue dont la consommation ne cesse de progresser sur le continent.
C’est un message fort envoyé aux trafiquants : quel que soit l’endroit, quel que soit le moyen utilisé, la justice finira toujours par les rattraper
a déclaré une source proche de l’enquête.
La valeur marchande de la cargaison saisie dépasse celle du bateau lui-même. Les enquêteurs ont d’ailleurs pris la décision de le couler après l’assaut, son état de délabrement ne permettant pas son remorquage jusqu’à un port.
L’enquête se poursuit
Si cette opération marque une victoire importante dans la lutte contre le trafic de drogue, elle n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les dix individus interpellés ne sont probablement que des maillons d’une chaîne bien plus vaste, qui s’étend des jungles colombiennes aux rues des grandes villes européennes.
La traque du réseau à l’origine de ce trafic titanesque est loin d’être terminée. Les polices des différents pays impliqués, épaulées par la DEA américaine, vont maintenant s’atteler à remonter la piste de cette organisation tentaculaire, dans l’espoir de l’éradiquer définitivement.
En attendant, la cargaison record de 3,3 tonnes de cocaïne ne terminera pas sa course mortifère. Détruite dans la plus grande discrétion, elle partira littéralement en fumée, mettant un terme à l’odyssée au long cours d’un équipage vénézuélien qui a joué et perdu une partie à plusieurs centaines de millions d’euros. Le combat contre ce fléau qui ronge nos sociétés, lui, est encore loin d’être gagné.