Dans une opération sans précédent, les autorités salvadoriennes viennent de porter un coup historique au trafic de drogue. Pas moins de 4,3 tonnes de cocaïne, d’une valeur estimée à 100 millions d’euros, ont été saisies dans les eaux internationales de l’océan Pacifique. Une prise record qui met en lumière l’ampleur du trafic de stupéfiants en Amérique centrale.
Une saisie historique en quatre temps
C’est lors d’une mission de la Marine nationale salvadorienne que ce coup de filet exceptionnel a eu lieu. Quatre embarcations ont été interceptées, chacune transportant une importante cargaison de drogue :
- Deux Équatoriens arrêtés avec 1560 kg de cocaïne, d’une valeur de 38,9 millions de dollars
- 1560 kg supplémentaires saisis sur un deuxième bateau
- 599 kg découverts sur un troisième navire, avec à son bord deux Équatoriens
- 626 kg confisqués sur une quatrième embarcation similaire
Au total, huit Équatoriens et un Colombien ont été arrêtés et placés en détention provisoire. Une enquête pour trafic de drogue a été ouverte.
Le Salvador, plaque tournante du trafic
Cette saisie record met en évidence le rôle central joué par le Salvador et d’autres pays d’Amérique centrale dans le trafic international de stupéfiants. Situés entre les principaux pays producteurs comme la Colombie, l’Équateur et le Pérou, et les marchés de consommation du monde entier, ces États sont devenus malgré eux des plaques tournantes du trafic.
Cette opération d’ampleur représente un effort monumental pour réduire le flux de substances illégales qui menacent la stabilité et la sécurité de notre pays et du monde entier.
Rodolfo Delgado, procureur général salvadorien
Un « coup dur » porté au crime organisé
Pour le président salvadorien Nayib Bukele, cette saisie historique constitue un « coup dur » porté au crime organisé. Le dirigeant, connu pour sa politique sécuritaire musclée, a salué sur les réseaux sociaux ce « coup historique » réalisé par la Marine nationale « dans les premiers jours de 2025« .
Engagé dans une guerre ouverte contre les pandillas, ces gangs ultra-violents qui gangrènent le pays, Nayib Bukele a fait de la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité une priorité de son mandat. Un an après la mise en place de l’état d’urgence, cette saisie record vient conforter sa politique controversée.
Des images saisissantes
Les autorités salvadoriennes ont diffusé des images impressionnantes de cette saisie hors norme. On y voit d’innombrables pains de cocaïne soigneusement emballés, formant des piles vertigineuses sur le pont des bateaux interceptés. Des militaires lourdement armés inspectent la cargaison, chiens renifleurs à l’appui.
Ces clichés, largement relayés par les médias locaux et internationaux, illustrent l’ampleur de l’opération menée par les forces de l’ordre salvadoriennes. Ils témoignent aussi de l’ingéniosité dont font preuve les trafiquants pour transporter des quantités toujours plus importantes de drogue.
Une lutte sans fin
Malgré l’importance de cette prise, la lutte contre le trafic de drogue en Amérique centrale est loin d’être gagnée. Les experts estiment que seule une petite partie des stupéfiants en transit est interceptée. Les cartels, souvent alliés aux gangs locaux, disposent de moyens colossaux et d’une capacité d’adaptation redoutable.
Le Salvador respecte les différentes conventions relatives à la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Rodolfo Delgado, procureur général salvadorien
Face à ce fléau, les autorités salvadoriennes misent sur la coopération internationale et le renforcement des moyens alloués aux forces de l’ordre. Une stratégie payante, comme en témoigne cette saisie record, mais qui devra s’inscrire dans la durée pour espérer endiguer durablement les flux de cocaïne qui inondent la région.
En attendant, les images spectaculaires de ces 4,3 tonnes de poudre blanche resteront gravées dans les mémoires, symbole d’une lutte sans fin contre un trafic tentaculaire qui gangrène l’Amérique centrale et menace la stabilité de tout un continent.
