En cette année 2025, l’AS Saint-Étienne traverse une période des plus tumultueuses. Le club, tout juste promu en Ligue 1, semble déjà au bord du gouffre. Entre des résultats sportifs décevants, une colère grandissante des supporters, et une gestion à distance qui suscite l’incompréhension, les Verts vivent des heures sombres à l’approche de leur confrontation contre l’Olympique de Marseille. Retour sur les différents ingrédients d’une crise qui couve et menace l’avenir du club.
Des supporters au bord de la rupture
Le coup de sifflet final face à Rennes le 8 février dernier a sonné comme un cri d’alarme. Malgré les consignes de sécurité, l’entraîneur Eirik Horneland a tenu à ce que ses joueurs aillent au contact des kops ultras, furieux après cette nouvelle défaite (0-2). Une initiative risquée qui témoigne d’un fossé grandissant entre les supporters et leur équipe.
On comprend la frustration des supporters qui voudraient que l’équipe performe au plus vite. C’est aussi notre objectif. Mais on travaille aussi sur le plus long terme, on est sûr d’y arriver.
Eirik Horneland, entraîneur de Saint-Étienne
Malgré les paroles rassurantes du technicien norvégien, la patience des fans semble avoir atteint ses limites. Déçus par un mercato d’hiver jugé insuffisant et des performances indigentes, beaucoup redoutent une nouvelle relégation, seulement un an après la remontée du club dans l’élite. Un scénario catastrophe que les nouveaux propriétaires de Saint-Étienne espéraient pourtant éviter à tout prix.
Quand le vestiaire s’enflamme
Les tensions ne se limitent pas aux tribunes de Geoffroy-Guichard. Selon nos informations, des dissensions sont également apparues au sein même du vestiaire stéphanois ces derniers jours. La défaite contre Rennes aurait ainsi donné lieu à une vive explication entre plusieurs cadres de l’effectif, se rejetant mutuellement la responsabilité des mauvais résultats.
Des échauffourées verbales qui se seraient même transformées en altercations physiques lors des entraînements suivants. Si certains y voient le signe d’un groupe encore concerné, ces incidents jettent surtout une lumière crue sur le malaise ambiant chez les Verts. Et la gestion de cette crise en interne s’annonce d’autant plus délicate que les dirigeants brillent par leur discrétion.
Le grand silence des dirigeants
Depuis plusieurs semaines, les nouveaux propriétaires américains de Saint-Étienne, Kilmer Sports Ventures (KSV), se font extrêmement discrets. Malgré les sollicitations répétées des médias, aucun dirigeant n’a souhaité s’exprimer publiquement sur la situation sportive critique du club.
Pire, le directeur sportif Loïc Perrin aurait refusé de dresser le bilan du mercato hivernal, laissant planer le doute sur la stratégie sportive et les ambitions des Verts. Cette position de retrait ne fait qu’attiser les interrogations et les craintes des supporters, abandonnés face à une crise qu’ils ne comprennent pas.
En coulisses, KSV poursuit pourtant sa politique de gestion à distance, enchaînant les visioconférences et les coups de fil transatlantiques. Mais cette approche décorrélée des réalités du terrain exaspère de plus en plus les salariés du club.
Tout le monde est inquiet ici. Des gens qui ne connaissent pas le foot nous pilotent depuis l’étranger. Ils multiplient les audits et remettent en cause notre travail. L’ambiance est lourde au club, on marche sur des œufs…
Un salarié du club sous couvert d’anonymat
Le spectre d’une nouvelle relégation
À quelques jours du choc face à l’OM, c’est donc un club en plein doute qui s’apprête à défier l’actuel 3ème de Ligue 1. Lanterne rouge du championnat et toujours en quête d’une première victoire à l’extérieur, Saint-Étienne semble au bord du gouffre.
Une défaite au Vélodrome pourrait précipiter le club dans une spirale infernale et rapprocher un peu plus le spectre d’un retour immédiat en Ligue 2. Un scénario noir qui hanterait déjà les nuits des dirigeants et supporters stéphanois.
Pourtant, Horneland veut encore croire à un sursaut d’orgueil de ses troupes. « Ça ira mieux dans le futur, pas forcément la semaine prochaine, ou celle suivante », glissait-il récemment en conférence de presse. Mais le temps presse pour Saint-Étienne. Après l’OM, un triptyque contre des concurrents directs pour le maintien (Angers, Le Havre et Montpellier) attend les Verts.
L’heure n’est plus aux belles paroles. Il est plus que temps pour Saint-Étienne de réagir et d’enrayer cette crise qui risque de laisser de profondes cicatrices. Car pour l’heure, c’est bien le poison du doute qui s’instille à tous les étages du club. Et si rien ne change rapidement, le pire sera bientôt à craindre pour les Verts…
