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Saint-Avertin : Père de Famille Poignardé après un Accident

Jeudi 2 octobre, à Saint-Avertin. Un simple accrochage entre deux véhicules. Quelques minutes plus tard, Alexandre, 47 ans et père de deux enfants, gît au sol, la gorge tranchée, passé à tabac. Les agresseurs fuient dans une voiture volée… Deux d’entre eux viennent d’être arrêtés. Mais que s’est-il vraiment passé ce soir-là ?

Imaginez-vous rentrer chez vous après une journée ordinaire. Un léger accrochage, rien de grave, juste quelques rayures. Vous descendez pour échanger les constats… et soudain, tout bascule. Coups, lame, sang. En quelques secondes, votre vie ne tient plus qu’à un fil. C’est exactement ce qu’a vécu Alexandre, un père de famille de 47 ans, le 2 octobre dernier à Saint-Avertin, en Indre-et-Loire.

Un banal accident qui vire au cauchemar

Il est environ 19 h 30 ce jeudi soir. Alexandre circule au volant de sa Ford B-Max sur une artère calme de Saint-Avertin, commune résidentielle paisible de l’agglomération tourangelle. Un Renault Kangoo le percute légèrement. Rien qui justifie la violence qui va suivre.

Les occupants du Kangoo, au moins deux hommes, sortent du véhicule. Au lieu d’un simple échange d’assurances, c’est l’agression immédiate. Coups de poing, coups de pied, puis l’irréparable : un coup de couteau au cou et à la gorge. La victime s’effondre, perdant beaucoup de sang.

Avant de prendre la fuite à pied, les agresseurs fouillent Alexandre. Ils lui volent tout ce qui pourrait permettre une identification rapide : téléphone, portefeuille, papiers. Un geste froid, calculé, destiné à gagner du temps.

« Ils lui ont tout volé pour retarder l’identification »

Un pronostic vital engagé

Les secours arrivent rapidement. L’état d’Alexandre est critique. Les plaies au cou ont sectionné des tissus importants. Il est immédiatement transporté au CHU Trousseau de Tours et plongé dans un coma artificiel pour limiter les risques cérébraux liés à l’hémorragie.

Pendant plusieurs jours, sa famille retient son souffle. Père de deux enfants, cet homme sans histoire se retrouve entre la vie et la mort pour un simple accrochage. La violence de l’attaque choque jusqu’aux équipes médicales habituées aux urgences.

Une voiture déclarée volée la veille

Très vite, les enquêteurs découvrent que le Renault Kangoo utilisé par les agresseurs a été volé la nuit précédente dans une commune voisine. Le véhicule est abandonné sur place, vidé de ses occupants. Aucun indice apparent à première vue.

Mais les policiers de la brigade criminelle de Tours se mobilisent. Caméras de vidéosurveillance, témoignages, traces biologiques : tout est passé au crible. L’enquête pour tentative d’assassinat est ouverte dès le lendemain.

Près de deux mois de traque

Octobre, puis novembre passent. La famille d’Alexandre vit dans l’angoisse. Chaque jour sans nouvelles des suspects est une journée de plus où la justice semble impuissante. Les médias locaux relayent l’affaire, mais les semaines défilent.

Puis, le 26 novembre 2025, la nouvelle tombe enfin. Deux hommes sont interpellés et placés en garde à vue à l’hôtel de police de Tours. Des sources concordantes indiquent qu’ils sont déjà bien connus des services de police pour des vols avec violence commis dans le département.

Ils restent présumés innocents, mais les éléments réunis par les enquêteurs semblent solides. L’étau se resserre.

Une violence qui dépasse l’entendement

Ce qui choque le plus dans cette affaire, c’est son caractère gratuit. Aucun antécédent entre la victime et ses agresseurs. Pas de règlement de comptes. Juste un accrochage, puis une explosion de violence inouïe.

Comment en arrive-t-on à poignarder un homme parce qu’il a freiné un peu tard ? Cette question hante les habitants de Saint-Avertin, pourtant peu habitués à ce niveau de brutalité.

Depuis plusieurs années, on constate une banalisation de la violence dans certains contextes routiers. Un klaxon de trop, un refus de priorité, et certains individus passent immédiatement à l’acte. Mais rarement avec une telle sauvagerie.

Le long chemin de la reconstruction

Sorti du coma artificiel après plusieurs semaines, Alexandre entame une longue rééducation. Les séquelles physiques et psychologiques sont lourdes. Les plaies au cou ont touché des nerfs importants. Sa voix reste altérée, sa gorge douloureuse.

Mais le traumatisme psychologique est peut-être le plus difficile à surmonter. Comment reprendre une vie normale quand on sait que la violence peut surgir à n’importe quel carrefour ? Sa famille, ses enfants, vivent eux aussi avec cette peur.

Le soutien psychologique est indispensable. Les associations d’aide aux victimes se mobilisent. Car derrière les faits divers, il y a des vies brisées.

Une société de plus en plus violente ?

Cette agression n’est malheureusement pas un cas isolé. On se souvient de cet automobiliste lynché à Lyon pour un refus de priorité, ou de ce père de famille passé à tabac à Marseille après un accrochage. La liste s’allonge.

Certains parlent d’une perte du respect de la vie d’autrui. D’autres pointent une justice trop laxiste envers les multirécidivistes. D’autres encore évoquent une montée de l’individualisme agressif.

Quoi qu’il en soit, ces affaires laissent des traces profondes dans le sentiment de sécurité des Français. Quand un simple trajet domicile-travail peut se transformer en lutte pour sa vie, c’est tout un contrat social qui vacille.

Ce que révèle l’affaire de Saint-Avertin :

  • Une violence immédiate et disproportionnée face à un incident mineur
  • Des agresseurs prêts à tuer pour quelques secondes de retard
  • Une victime choisie au hasard, sans aucun lien avec ses bourreaux
  • Des suspects déjà connus pour des faits similaires
  • Un sentiment d’impunité qui semble régner chez certains délinquants

Vers un procès très attendu

Si les gardes à vue se transforment en mises en examen, les deux suspects pourraient être jugés pour tentative d’assassinat. Un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

La famille d’Alexandre attend ce procès avec une impatience mêlée d’angoisse. Voir les responsables devant la justice serait déjà une forme de reconnaissance de leur souffrance.

Mais au-delà de la sanction, c’est tout un travail de reconstruction qui s’engage. Pour Alexandre, pour ses enfants, pour tous ceux qui ont été touchés par cette barbarie ordinaire.

Car oui, c’est bien de barbarie dont il s’agit. Quand un père de famille manque de mourir pour un accrochage, c’est toute notre civilisation qui est remise en question.

Aujourd’hui, Alexandre se bat pour retrouver une vie normale. Ses proches se battent à ses côtés. Et quelque part, c’est aussi notre capacité collective à dire « stop » à cette violence gratuite qui est en jeu.

Parce qu’aucun accrochage, aucun regard de travers, aucune erreur de conduite ne mérite la mort.

Jamais.

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