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Sahel : La Vie Sous l’Étau Jihadiste

Dans le Sahel, les jihadistes imposent blocus et terreur, affamant des villes entières. Comment survivre sous leur emprise ? La réponse va vous choquer...

Imaginez-vous vivre dans une ville où chaque route est bloquée, où le simple fait d’aller chercher de l’eau peut coûter la vie. Au Sahel, cette réalité est celle de millions d’habitants, pris en étau entre les violences jihadistes et des pénuries qui s’aggravent. Dans des régions du Burkina Faso et du Mali, les groupes armés, liés à Al-Qaïda ou à l’État islamique, imposent leur loi, plongeant les populations dans un quotidien fait de peur et de privations. Cet article explore la situation dramatique de ces zones, où la survie devient un combat de chaque instant.

Le Sahel, un territoire sous emprise

Le Sahel, cette vaste région semi-aride qui s’étend à travers l’Afrique, est devenu un théâtre de violences incessantes. Depuis près d’une décennie, des groupes jihadistes, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, dominent de larges territoires. Au Burkina Faso, entre 60 et 70 % du pays échappent au contrôle de l’État. Au Mali, des zones entières sont livrées à elles-mêmes, sans présence administrative ni services publics. Les habitants, coincés entre les combats et les blocus, luttent pour accéder aux besoins les plus élémentaires.

Des villes asphyxiées par les blocus

Dans des localités comme Arbinda, au Burkina Faso, le quotidien est marqué par une crise alimentaire aiguë. Les routes, coupées par les groupes armés, empêchent l’arrivée de vivres. Un habitant d’Arbinda confie :

« Depuis plus de six mois, aucun convoi n’a pu atteindre la ville. Les gens ont faim, il n’y a plus de produits de première nécessité. »

À Solhan, plus à l’est, la situation est tout aussi dramatique. Un convoi de ravitaillement, attendu avec espoir, est tombé dans une embuscade, aggravant la détresse d’une population déjà à bout. Les habitants décrivent un sentiment d’abandon, où chaque jour est une lutte pour trouver de quoi manger.

Chiffres clés :

  • 60 à 70 % du Burkina Faso sous contrôle jihadiste.
  • Milliers de victimes civiles et militaires en une décennie.
  • Blocus sur des villes comme Arbinda, Solhan et Bourzanga.

L’agriculture à l’arrêt, la faim comme arme

Les jihadistes ne se contentent pas de bloquer les routes. Ils empêchent les populations de cultiver leurs champs, transformant la faim en une arme redoutable. À Bourzanga, une habitante désespérée explique :

« Nous ne pouvons plus cultiver ni sortir de la ville. Même les charrettes pour chercher du bois sont saisies. »

Ce blocus agricole a des conséquences dévastatrices. Les champs, laissés à l’abandon, s’assèchent, et les récoltes pourrissent. À Sikasso, dans le sud du Mali, un producteur agricole déplore :

« Les camionneurs ne viennent plus à cause des jihadistes. Nos produits s’abîment, et nous ne pouvons pas payer nos dettes. »

La situation est aggravée par une pénurie de carburant, causée par le blocus des produits pétroliers imposé par le JNIM. À San, au centre du Mali, les pompes à eau, essentielles pour l’irrigation, sont à l’arrêt, menaçant les cultures et la sécurité alimentaire.

L’État, un symbole absent

Dans plusieurs villes, les jihadistes ont banni tout symbole de l’État. À Macina, au centre du Mali, les services administratifs ont disparu. Un infirmier local raconte :

« Il n’y a plus de déclarations de naissance ni d’actes de mariage. Les officiers d’état civil ont fui, et les jihadistes refusent toute présence de l’État. »

Cette absence de l’État accentue le sentiment d’isolement. Les habitants, privés de services de base, doivent s’organiser seuls pour survivre. Cette situation illustre l’ampleur du vide institutionnel dans ces régions, où les groupes armés imposent leurs propres règles.

Les juntes militaires face à l’épreuve

Le Mali et le Burkina Faso sont dirigés par des juntes militaires, arrivées au pouvoir après des coups d’État entre 2020 et 2022. Ces régimes revendiquent des progrès dans la lutte contre les jihadistes, mais les résultats sont mitigés. À Gomboro, dans le nord-ouest du Burkina Faso, un habitant exprime son scepticisme :

« On nous dit que l’armée gagne du terrain, mais si les jihadistes occupent encore des villes comme Gomboro, c’est que quelque chose ne va pas. »

Les autorités militaires communiquent peu sur leurs pertes, préférant mettre en avant leurs succès. Pourtant, les attaques se multiplient, notamment dans l’ouest et le sud du Mali, où le JNIM intensifie ses opérations depuis septembre.

Pays Situation Impact
Burkina Faso 60-70% du territoire hors contrôle étatique Crise alimentaire, blocus des villes
Mali Attaques dans l’ouest et le sud Pénurie de carburant, absence de services publics

Une menace régionale croissante

La crise ne se limite pas au Mali et au Burkina Faso. Le Niger, également dirigé par une junte militaire, fait face à des attaques meurtrières de groupes comme Boko Haram, ainsi que d’autres factions liées à Al-Qaïda et à l’État islamique. Ces violences transfrontalières témoignent de la complexité de la situation dans le Sahel, où les groupes armés exploitent les faiblesses des États pour étendre leur influence.

Le JNIM, considéré comme la menace la plus importante dans la région selon l’ONU, multiplie les opérations audacieuses. En imposant des blocus sur les produits pétroliers, il paralyse l’économie locale et accentue les tensions sociales. Les victimes, civiles comme militaires, se comptent par milliers, et les perspectives d’amélioration restent incertaines.

Vivre dans la peur : le quotidien des habitants

Pour les populations du Sahel, chaque jour apporte son lot de défis. À Arbinda, Solhan ou Macina, les habitants vivent dans la peur constante des attaques. Les restrictions imposées par les jihadistes limitent leurs déplacements, leurs activités économiques et leur accès à l’éducation ou aux soins. Une habitante de Bourzanga résume ce sentiment d’impuissance :

« Nous appelons à l’aide pour survivre, mais personne ne semble nous entendre. »

Ce cri du cœur reflète la détresse d’une population abandonnée à son sort. Sans aide extérieure ni intervention efficace, les habitants doivent faire preuve d’une résilience extraordinaire pour continuer à vivre dans ces conditions extrêmes.

Quelles solutions pour sortir de l’impasse ?

Face à l’ampleur de la crise, les solutions semblent difficiles à mettre en œuvre. Les juntes militaires, malgré leurs discours optimistes, peinent à reprendre le contrôle des territoires perdus. Les blocus jihadistes, combinés à l’absence de services publics, créent un cercle vicieux où la population est de plus en plus vulnérable.

Pourtant, des pistes existent. Renforcer les capacités militaires des États, améliorer la coordination régionale et investir dans des programmes humanitaires d’urgence pourraient atténuer les souffrances. Cependant, la complexité des dynamiques régionales, marquée par des rivalités politiques et des intérêts divergents, rend ces initiatives difficiles à concrétiser.

Actions possibles :

  • Renforcement des capacités militaires régionales.
  • Aide humanitaire ciblée pour les populations bloquées.
  • Coopération transfrontalière pour contrer les groupes armés.

En attendant, les habitants du Sahel continuent de vivre sous la menace constante des jihadistes. Leur résilience, face à des conditions inhumaines, force l’admiration, mais elle ne peut suffire à elle seule. La communauté internationale, les gouvernements locaux et les organisations humanitaires doivent agir de concert pour briser cet étau qui étouffe des millions de vies.

Le Sahel est à un tournant. Laisser la situation se dégrader davantage risque d’entraîner des conséquences dramatiques, non seulement pour les populations locales, mais aussi pour la stabilité de toute la région. La question reste posée : qui viendra en aide à ces communautés oubliées ?

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