Alors que quatre câbles sous-marins ont été endommagés ces derniers jours en mer Baltique, dont le câble électrique stratégique EstLink 2 le 25 décembre, le président finlandais Alexander Stubb se veut rassurant. Lors d’une conférence de presse vendredi, il a déclaré avoir la « situation sous contrôle » malgré les soupçons de sabotage qui pèsent sur ces incidents.
« Notre message est très clair : nous avons la situation sous contrôle, et nous devons continuer à collaborer avec vigilance pour garantir que nos infrastructures sensibles ne soient pas endommagées par des acteurs externes », a martelé le chef d’État finlandais. Il a confirmé que d’importants dommages avaient été causés aux câbles touchés, sans pouvoir en préciser l’étendue à ce stade.
Un pétrolier russe arraisonné, une enquête ouverte
Face à ces incidents suspects, les autorités finlandaises ont réagi rapidement. La police a ouvert jeudi une enquête pour « sabotage aggravé » et arraisonné un pétrolier battant pavillon des îles Cook au large d’Helsinki. Ce navire baptisé Eagle S, suspecté de faire partie d’une « flotte fantôme » selon les enquêteurs, transportait de l’essence sans plomb chargée dans un port russe.
Cet arraisonnement intervient alors que les soupçons se portent notamment sur l’ancre de ce bâtiment, qui aurait pu traîner et heurter le câble EstLink 2, le mettant hors service. Selon l’opérateur finlandais Fingrid, il est pour l’instant impossible de déterminer précisément l’ampleur des dégâts. Des mesures électriques sont réalisées depuis la côte pour tenter d’évaluer la nature des dommages.
De longues réparations en perspective
Une chose est sûre, le câble endommagé « ne pourra être utilisé pour la transmission d’électricité qu’une fois les réparations terminées », a prévenu Tuomas Rauhala, responsable des opérations du système électrique chez Fingrid. Un chantier qui pourrait prendre jusqu’à sept mois selon ses estimations, sans qu’il soit possible à l’heure actuelle de déterminer précisément ce qui doit être réparé.
« Une enquête est en cours, et nous attendons des résultats plus détaillés sur l’état du câble sous-marin », a précisé de son côté Arto Pahkin, un autre responsable de Fingrid. Si le sabotage venait à se confirmer, cet incident constituerait une nouvelle illustration de la vulnérabilité des infrastructures critiques sous-marines, après l’affaire des gazoducs Nord Stream en septembre dernier.
La Finlande appelle à la vigilance
Face à cette menace, le président finlandais en appelle à une coopération renforcée pour sécuriser ce type d’installations sensibles. Tout en se voulant rassurant sur la capacité de son pays à gérer cette crise, Alexander Stubb souligne la nécessité de rester vigilants pour prévenir de nouvelles attaques de ce genre à l’avenir.
L’enquête en cours devra déterminer les responsabilités dans ces incidents qui rappellent la fragilité des réseaux sous-marins, essentiels aussi bien pour l’approvisionnement énergétique que pour les télécommunications à l’échelle mondiale. Un dossier sensible qui sera suivi de près, alors que les tensions géopolitiques restent vives dans la région de la Baltique.