Ce week-end, la France s’est réveillée avec la gueule de bois après la paralysie d’une partie de son réseau ferroviaire. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des actes de sabotage ciblés ont visé des installations stratégiques de la SNCF, semant le chaos sur les lignes TGV à quelques jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024. Derrière ces opérations coordonnées, les enquêteurs voient la signature de groupuscules d’ultragauche bien décidés à torpiller la grande fête du sport.
Une cinquantaine de gendarmes sur le pied de guerre
Dès les premières constatations, une enquête d’envergure a été ouverte et confiée à la section de recherches de la gendarmerie. Une cinquantaine de techniciens en identification criminelle ont été dépêchés sur les lieux des sabotages pour « faire parler les indices » selon une source proche du dossier. De Croisilles dans le Pas-de-Calais à Pagny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle, les experts de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale (IRCGN) multiplient les prélèvements dans l’espoir d’identifier l’ADN ou les empreintes des pirates du rail.
Des centaines de câbles calcinés passés au crible
Si les incendies déclenchés par les saboteurs ont fait fondre des centaines de câbles, détruisant de précieux indices, les enquêteurs espèrent encore glaner des éléments matériels exploitables. « Même si ça va être compliqué, des échantillons sont en cours d’analyse dans nos labos » confie un gradé de la gendarmerie. Les images de vidéosurveillance des sites visés sont aussi épluchées pour tenter d’identifier des suspects.
Avec la menace terroriste, ces groupes de l’ultragauche radicale constituent l’autre inconnue des JO.
Un haut-responsable des services de renseignement.
La piste de l’ultragauche privilégiée
Même si la prudence reste de mise, la piste de l’ultragauche et de ses différentes chapelles est clairement privilégiée. Ces derniers mois, les services de renseignement ont observé une recrudescence des actions coup de poing de ces franges radicales hostiles à la tenue des JO, symbole à leurs yeux d’un capitalisme triomphant. Des sabotages de chantiers aux occupations de sites, ces activistes aguerris cherchent à perturber les préparatifs de l’événement planétaire.
En s’attaquant frontalement aux lignes TGV utilisées par les officiels et les spectateurs venus du monde entier, les pirates du rail ont franchi un cap dans la radicalité. Un défi pour les 30.000 policiers et gendarmes mobilisés pour sécuriser les Jeux. « Avec la menace terroriste, ces groupes constituent l’autre inconnue des JO » reconnait un haut-responsable. La traque des saboteurs s’annonce intense pour éviter un nouveau couac ferroviaire le jour J.