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Russie : Retour des Juniors avec Hymne et Drapeau au Sport

Le CIO vient de franchir un pas décisif : les jeunes Russes et Bélarusses pourront bientôt concourir avec leur hymne et leur drapeau, même en équipe. Les seniors, eux, restent exclus. Cette décision va-t-elle apaiser les tensions ou relancer la polémique ? À découvrir...

Imaginez un adolescent de seize ans, debout sur la plus haute marche d’un podium, les larmes aux yeux pendant que retentit son hymne national. Pour des milliers de jeunes Russes et Bélarusses, ce rêve était devenu impossible depuis février 2022. Aujourd’hui, une lueur d’espoir apparaît.

Une décision historique pour la génération montante

Mercredi, puis jeudi, à Lausanne, le Comité international olympique a franché un cap que beaucoup attendaient… ou redoutaient. La commission exécutive, suivie par les représentants des fédérations internationales, a validé le retour des athlètes juniors russes et bélarusses dans les compétitions internationales avec leurs symboles nationaux complets : drapeau, hymne, maillots officiels. Et cela vaut également pour les sports collectifs.

Cette mesure marque une rupture nette avec le régime appliqué aux seniors, toujours contraints à la neutralité la plus stricte. Le message est clair : les enfants et les adolescents ne doivent pas payer les choix politiques des adultes.

Pourquoi maintenant ? Les arguments du CIO

Dans son communiqué, le CIO insiste sur un principe fondamental : “les jeunes athlètes ne doivent pas être tenus pour responsables des agissements de leur gouvernement”. Le sport, explique l’instance, représente pour eux “une source d’espoir” et l’occasion unique de démontrer que “tous les athlètes peuvent observer les mêmes règles et se respecter mutuellement”.

Le sport est pour eux une source d’espoir et le moyen de montrer que tous les athlètes peuvent observer les mêmes règles et se respecter mutuellement.

Communiqué du CIO – Sommet olympique 2024

Cette philosophie n’est pas nouvelle. Déjà en 2022, lors du précédent sommet olympique, le mouvement olympique avait ouvert la voie à un retour progressif des athlètes russes et bélarusses. Mais la distinction entre juniors et seniors est inédite à cette échelle.

Ce qui change concrètement pour les moins de 18 ans

Pour bien comprendre l’ampleur du changement, voici les nouvelles règles applicables aux juniors :

  • Participation possible sous couleurs nationales complètes
  • Hymne joué en cas de victoire
  • Drapeau hissé sur les podiums
  • Compétition autorisée en équipe (sports collectifs inclus)
  • Aucune obligation de neutralité

À titre de comparaison, les seniors doivent toujours :

  • Concourir sous bannière neutre
  • Participer uniquement à titre individuel
  • Prouver qu’ils n’ont jamais soutenu publiquement la guerre
  • Ne pas être sous contrat avec l’armée ou les services de sécurité

Les officiels russes et bélarusses, quant à eux, restent exclus de toutes les compétitions, juniors comme seniors. Et aucune épreuve internationale ne pourra se tenir sur le sol russe ou bélarusse.

La réaction russe : satisfaction et appel à aller plus loin

À Moscou, le ministre des Sports Mikhaïl Degtyarev n’a pas caché sa satisfaction. Sur Telegram, il a salué “les avancées progressives et cohérentes” du CIO vers “le rétablissement des principes fondamentaux de la Charte olympique”.

Mais le responsable russe a immédiatement ajouté qu’il continuerait “à œuvrer pour la restauration complète des droits de tous les athlètes russes”. Traduction : la bataille pour les seniors ne fait que commencer.

Le précédent UEFA : une tentative avortée en 2023

Cette décision du CIO n’arrive pas dans le vide. Elle fait écho à une initiative de l’UEFA en septembre 2023 : réintégrer les équipes russes de moins de 17 ans dans les compétitions européennes de football.

À l’époque, l’instance européenne avait justifié sa décision par le même argument : ne pas “punir les enfants pour des actes dont la responsabilité incombe exclusivement aux adultes”. Mais le projet avait été abandonné face à la menace de boycott de plusieurs fédérations, dont l’Ukraine, l’Angleterre, la Pologne ou la Suède.

Aujourd’hui, le CIO semble déterminé à aller jusqu’au bout, même si les fédérations internationales ont prévenu que “l’application prendrait du temps”.

Entre principes olympiques et réalités géopolitiques

Le sport de haut niveau n’a jamais été complètement détaché de la politique. Mais rarement une décision aura aussi clairement séparé deux générations d’athlètes du même pays.

D’un côté, on protège les mineurs au nom de l’universalité du sport. De l’autre, on maintient la pression sur les adultes considérés comme potentiellement complices du pouvoir en place. Cette ligne de fracture par l’âge est inédite dans l’histoire olympique moderne.

Certains y verront une forme de sagesse. D’autres, une incohérence : comment expliquer à un jeune de 17 ans et 364 jours qu’il peut porter son drapeau, mais que dans quelques mois il devra le ranger ?

Et maintenant ? Les prochains mois seront décisifs

La décision du sommet olympique n’a pas force exécutoire immédiate. Chaque fédération internationale devra maintenant adapter ses règlements. Certaines, comme la natation ou l’athlétisme, pourraient bouger rapidement. D’autres, notamment les sports collectifs, risquent de traîner des pieds.

Le calendrier 2025-2026 s’annonce chargé : championnats du monde juniors, tournois qualificatifs pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse, compétitions continentales… Autant d’occasions de tester cette nouvelle politique sur le terrain.

Et qui sait ? Le retour des hymnes russes dans les stades juniors pourrait, à terme, préparer les esprits à un dégel plus large. Ou au contraire raviver les tensions si des incidents venaient à se produire.

Une chose est sûre : le monde du sport entre dans une nouvelle ère, où l’âge devient un critère aussi déterminant que la nationalité ou les performances. Les prochains mois nous diront si cette expérience audacieuse tient ses promesses… ou si elle ouvre une nouvelle boîte de Pandore.

À retenir : Le CIO distingue désormais clairement les générations. Les juniors retrouvent leurs symboles nationaux, les seniors restent sanctionnés. Un compromis fragile entre principes olympiques et pression géopolitique.

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