Un drame sanglant s’est déroulé ce dimanche dans une prison de haute sécurité du sud de la Russie. Des détenus, identifiés comme étant des membres de l’organisation terroriste État Islamique, ont pris en otage deux agents pénitentiaires avant d’être abattus lors de l’assaut donné par les forces spéciales russes pour mettre fin à cette prise d’otages.
Prise d’otages meurtrière dans une prison russe
Le centre de détention numéro 1 de la région de Rostov, située aux portes du Caucase, a été le théâtre d’une attaque d’une rare violence perpétrée par des prisonniers liés à l’État Islamique. Selon les autorités pénitentiaires, les assaillants, au nombre de six, étaient retranchés dans la cour de la prison, tenant en otage deux gardiens.
Armés d’un canif, d’une matraque et d’une hache, ils auraient demandé un véhicule et l’autorisation de quitter le pénitencier en échange de la libération de leurs otages. Face au refus des autorités, la situation a rapidement dégénéré.
Assaut des forces spéciales russes
Devant la gravité de la situation, une opération spéciale a été déclenchée par les forces de l’ordre russes. Selon un communiqué de l’administration pénitentiaire :
Au cours de cette intervention, les criminels ont été liquidés et les employés pris en otage ont été libérés sains et saufs.
Une source des forces de l’ordre a précisé à l’agence TASS que les preneurs d’otages étaient des membres de l’EI devant comparaître prochainement devant la justice pour des accusations de terrorisme.
La menace persistante de l’islamisme radical en Russie
Cet incident sanglant met en lumière les défis sécuritaires auxquels est confrontée la Russie, en particulier dans sa partie caucasienne où l’islamisme radical conserve une certaine influence :
- La Russie a été la cible de multiples attaques revendiquées par l’EI ces dernières années, dont celle meurtrière perpétrée dans une salle de concert à Moscou en octobre dernier.
- Au début des années 2000, les autorités russes ont dû faire face à une rébellion islamiste dans le Caucase, finalement matée au prix d’une répression implacable.
- Selon des chiffres officiels, près de 4500 Russes ont rejoint les rangs de l’EI en Irak et en Syrie, soulignant l’étendue de la menace.
Si les incidents armés se sont raréfiés dans le Caucase russe, l’attaque de ce dimanche démontre que la vigilance reste de mise. Les services de sécurité russes sont engagés dans une lutte de longue haleine contre la nébuleuse jihadiste, dont les ramifications en prison constituent un défi supplémentaire pour les autorités.
Face à cette menace, Moscou mise sur une réponse sécuritaire musclée, comme l’a illustré l’assaut mené pour mettre fin à cette prise d’otages. Mais sur le long terme, la Russie devra aussi s’attaquer aux racines de l’extrémisme sur son sol, un défi de taille qui dépasse le seul cadre carcéral.
