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Ruraux et Banlieusards : Perdants des Politiques Macron ?

Ruraux et banlieusards se sentent délaissés par les politiques Macron. Quelles sont les raisons de ce malaise grandissant ? Découvrez les chiffres et témoignages qui révèlent un fossé territorial alarmant...

Dans les campagnes et les banlieues françaises, un murmure de mécontentement s’élève. Les habitants de ces territoires, souvent perçus comme éloignés des centres de décision, ressentent un profond sentiment d’abandon. Une étude récente révèle que 73 % des ruraux et 72 % des banlieusards se considèrent comme les grands perdants des politiques menées depuis 2017. Pourquoi ce fossé entre les attentes des citoyens et les actions du pouvoir ? Cet article plonge au cœur des frustrations, des chiffres alarmants et des réalités quotidiennes qui façonnent ce malaise.

Un sentiment d’abandon qui s’amplifie

Le constat est sans appel : les territoires ruraux et périurbains se sentent marginalisés. Ce sentiment, loin d’être une simple impression, s’appuie sur des données concrètes. Une enquête récente montre que seulement 13 % des ruraux estiment bénéficier des politiques publiques, contre 22 % des banlieusards. Ce déclin de la confiance, particulièrement marqué depuis 2017, reflète une fracture territoriale qui s’élargit. Mais quelles en sont les causes profondes ?

Une présence de l’État en recul

Dans les zones rurales, la présence de l’État est devenue un mirage pour beaucoup. Seulement 48 % des habitants des communes rurales perçoivent une intervention significative des pouvoirs publics. Ce chiffre chute à 44 % dans les zones à habitat dispersé. Les services publics, autrefois piliers de la cohésion sociale, s’effacent peu à peu : bureaux de poste fermés, écoles regroupées, hôpitaux éloignés. Cette désertification des services alimente un sentiment de relégation.

« On a l’impression que l’État nous oublie. Les trains passent rarement, et pour un rendez-vous médical, il faut faire des kilomètres. »

Un habitant d’une commune rurale normande

Les banlieues, de leur côté, ne sont pas en reste. Les habitants dénoncent un manque d’investissements dans les infrastructures et une stigmatisation persistante. Les transports publics, souvent vétustes, et l’accès limité à l’emploi accentuent le sentiment d’être laissés pour compte.

Les jeunes et les classes moyennes : les plus touchés

Le mécontentement est particulièrement vif chez les jeunes et les classes moyennes. Dans les campagnes, 78 % des jeunes se sentent perdants, tandis que ce chiffre atteint 74 % en banlieue. Les classes moyennes, souvent confrontées à une précarité croissante, affichent des taux encore plus élevés : 85 % en zone rurale et 83 % en zone périurbaine. Ces chiffres traduisent une désillusion face à des promesses de progrès qui semblent ne jamais se concrétiser.

Les chiffres clés du mécontentement

  • 73 % des ruraux se sentent perdants des politiques publiques.
  • 72 % des banlieusards partagent ce sentiment.
  • Chute de 39 % à 22 % des banlieusards se considérant gagnants depuis 2017.
  • Seuls 13 % des ruraux estiment bénéficier des politiques actuelles.

Des politiques perçues comme déconnectées

Les mesures prises depuis 2017, bien que souvent présentées comme universelles, semblent favoriser les grandes métropoles. Les zones à faibles émissions (ZFE), par exemple, illustrent cette fracture. Destinées à réduire la pollution, elles restreignent l’accès des véhicules plus anciens, souvent utilisés par les classes moyennes et populaires des banlieues ou des campagnes, à certaines agglomérations. Résultat ? Une impression d’exclusion pour ceux qui n’ont pas les moyens de renouveler leur voiture.

« Les ZFE, c’est fait pour que les riches respirent mieux en ville, pendant que nous, on galère pour aller à l’hôpital. »

Un habitant de la banlieue lyonnaise

Les agriculteurs, eux aussi, se mobilisent contre des réglementations perçues comme déconnectées de leurs réalités. Les débats autour de lois agricoles, souvent jugées trop contraignantes, cristallisent leur colère. Cette déconnexion alimente un sentiment d’humiliation, comme le souligne un écrivain dans une tribune récente : les « gueux » des campagnes se rebellent contre un pouvoir perçu comme élitiste.

Un fossé culturel et social

La fracture ne se limite pas aux infrastructures ou aux politiques économiques. Elle est aussi culturelle. Dans les campagnes, la disparition des bistrots, autrefois lieux de convivialité, symbolise un déclin du lien social. En banlieue, le sentiment de stigmatisation renforce l’idée d’une « nouvelle France » qui marginaliserait les identités traditionnelles au profit d’une vision urbaine et mondialisée.

Le cinéma français, en 2024, semble avoir capté ce malaise. Des films comme Les Barbares ou Leurs enfants après eux mettent en lumière la « France des territoires », celle des villages et des banlieues, loin des projecteurs des grandes villes. Ces œuvres reflètent une volonté de redonner une voix à ces populations oubliées.

Vers une cohésion territoriale ?

Face à ce constat, des initiatives émergent pour retisser du lien. À Évreux, une journée nationale dédiée à la cohésion des territoires réunit élus ruraux et périurbains pour discuter solutions. Parmi les pistes évoquées : un renforcement des services publics, des investissements dans les transports et une refonte des politiques environnementales pour qu’elles tiennent compte des réalités locales.

Problème Solution proposée
Déclin des services publics Réouverture de bureaux de poste et d’écoles locales.
ZFE restrictives Révision du système Crit’Air pour plus d’équité.
Manque de transports Modernisation des lignes ferroviaires régionales.

Ces propositions, bien que prometteuses, nécessitent une volonté politique forte. Les habitants des campagnes et des banlieues attendent des actes concrets pour restaurer leur confiance. Sans cela, le fossé risque de s’élargir davantage.

Un défi pour l’avenir

Le sentiment de relégation des ruraux et des banlieusards n’est pas qu’une question de chiffres. Il révèle une fracture profonde entre les territoires et le pouvoir central. À l’approche des échéances électorales, ce mécontentement pourrait redessiner le paysage politique. Les habitants de ces zones, souvent qualifiées de « périphériques », exigent d’être entendus. Leur voix, portée par des mobilisations comme celles des agriculteurs ou des usagers des transports, résonne comme un appel à une France plus unie.

Le défi est de taille : comment réconcilier des territoires aux réalités si différentes ? La réponse, si elle existe, passera par une écoute attentive et des politiques adaptées aux besoins de chacun. Car, comme le souligne un élu local : « La France ne peut avancer si elle laisse la moitié de ses territoires sur le bord du chemin. »

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