Lors d’un débat présidentiel enflammé le 10 septembre dernier, Donald Trump a secoué l’Amérique avec des allégations choquantes concernant la ville de Springfield dans l’Ohio. Selon le candidat républicain, des migrants haïtiens clandestins auraient envahi la petite bourgade, allant jusqu’à se nourrir des animaux de compagnie des habitants. Ces propos ont immédiatement été démentis en direct par les modérateurs, mais le mal était fait. Springfield est devenue en quelques jours l’épicentre d’une tempête médiatique nationale.
Une ville sous les projecteurs
Jusqu’ici tranquille et sans histoire, Springfield s’est soudainement retrouvée sous le feu des projecteurs, avec des journalistes du monde entier débarquant pour vérifier les dires de Trump. Les habitants, abasourdis, ont assisté médusés au déferlement de caméras et de micros dans leurs rues d’ordinaire si paisibles.
Jamais nous n’avons eu de problèmes avec qui que ce soit ici, alors ces histoires de chiens mangés, c’est de la pure folie !
– Betty, 72 ans, résidente de Springfield depuis toujours
Une communauté haïtienne intégrée
Si Springfield compte effectivement une communauté haïtienne représentant environ 25% de sa population, les autorités et les habitants s’accordent à dire qu’aucun incident n’est à déplorer. Au contraire, les Haïtiens sont décrits comme travailleurs, respectueux et parfaitement intégrés.
Ce sont des gens biens. Ils bossent dur, participent à la vie de la ville. Dire qu’ils mangent des animaux, c’est insultant et mensonger.
– Mike, shérif de Springfield
La vérité sur les canards du parc
La seule once de vérité dans les propos de Trump concernerait des canards et des oies du parc municipal, régulièrement attrapés et cuisinés par certains membres de la communauté haïtienne. Une pratique illégale mais sporadique et sans commune mesure avec les allégations du candidat.
Oui, c’est arrivé quelques fois que des gens attrapent des oiseaux pour les manger. Mais on parle de 2-3 individus, pas d’un phénomène de masse. Et surtout, personne ne touche aux animaux des gens !
– Une source policière anonyme
Le choc des Springfieldiens
Pour les habitants de Springfield, la pilule est difficile à avaler. Leur ville, injustement pointée du doigt, risque de garder longtemps cette réputation sulfureuse. Beaucoup craignent un impact sur le tourisme et l’économie locale.
Nous sommes une petite ville qui vit du passage et du bouche à oreille. Maintenant, qui aura envie de s’arrêter chez nous avec une telle image ?
– Linda, propriétaire d’un diner
En attendant, les Springfieldiens tentent de reprendre le cours normal de leur vie, espérant que la vérité triomphera des rumeurs et des approximations trumpiennes.
- Un coup dur pour l’image de la ville
- Les habitants entre incompréhension et colère
- Le long chemin vers la réhabilitation
Une stratégie électorale bien rodée
Pour les observateurs, cette polémique s’inscrit dans la droite lignée de la stratégie trumpienne visant à faire de l’immigration le thème central de la campagne. En agitant le spectre d’une “invasion” et en jouant sur les peurs, le candidat espère mobiliser sa base la plus conservatrice.
C’est un classique chez Trump. Peu importe que ce soit vrai ou pas, l’important est que les gens en parlent et que cela serve son agenda anti-immigration.
– Analyse d’un politologue
Reste à savoir si les électeurs se laisseront une nouvelle fois berner par cette rhétorique anxiogène ou si le désir d’une Amérique plus apaisée et rassemblée primera. Réponse dans les urnes le 3 novembre prochain.
