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Rugbymen de Tahiti coincés à Nouméa : leur appel à l’aide désespéré !

Depuis une semaine, les 25 joueurs et membres du staff du Papeete Rugby Club de Tahiti vivent un véritable cauchemar. Venus disputer un match amical à Nouméa la veille du début des violentes émeutes qui secouent l’île, ils se retrouvent bloqués sur place, loin de leurs familles. Entre un quotidien angoissant rythmé par les pillages et les affrontements, et le sentiment d’être livrés à eux-mêmes sans aide des autorités, le capitaine Jérémy Taute nous livre leur récit glaçant.

Un match amical qui vire au cauchemar

Tout avait pourtant bien commencé pour cette équipe de rugbymen amateurs tahitiens, venue défier leurs homologues du club de Nouméa. « On s’était bien renseigné avant de venir, tout le monde nous disait que c’était safe », explique Jérémy Taute. Le jour du match, l’ambiance est à la fête, rien ne laisse présager le chaos à venir. Mais dès le lendemain, les émeutes éclatent, paralysant l’île. « On devait rentrer il y a une semaine pile, mais tout a été bloqué du jour au lendemain, les routes, l’aéroport… ». Le cauchemar commence.

Un quotidien rythmé par la peur et les pénuries

Hébergés dans un centre sportif à Dumbéa, une commune sensible du Grand Nouméa au cœur des violences, les Tahitiens découvrent un quotidien fait d’angoisse et de privations. « Les premiers soirs, c’était chaud, on a même dû mettre en place des tours de garde tellement on stressait », raconte le capitaine. Pillages, incendies de voitures, affrontements avec les forces de l’ordre… La nuit, le quartier devient une zone de non-droit.

On reste en permanence au centre maintenant, car même les trajets sont devenus trop dangereux. Des mecs bloquent les rues, on a failli se faire caillasser.

Jérémy Taute, capitaine du Papeete Rugby Club

Confinés, les rugbymen doivent aussi composer avec les pénuries qui s’installent, notamment de nourriture. Seule source de réconfort, la solidarité des autres clubs locaux qui leur font parvenir un peu de ravitaillement.

Le sentiment d’être abandonnés par les autorités

Mais le plus dur à vivre pour ces hommes reste l’abandon ressenti. Car depuis une semaine, ils n’ont aucune nouvelle des autorités, que ce soit de Tahiti ou de métropole. « Le Haut-Commissariat nous a clairement dit qu’on n’était pas du tout la priorité », déplore le capitaine. Résultat, aucune perspective de retour pour le moment, alors que ce séjour forcé impacte durement leur travail et leur vie de famille.

Il y a des convois militaires entre la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie, mais on ne nous a pas invités à y participer pour l’instant. On reste tributaires de la réouverture des vols commerciaux, qui n’est pas pour tout de suite…

Jérémy Taute

En attendant, il faut tenir, garder le moral et la cohésion du groupe malgré l’incertitude et l’angoisse. Un défi de tous les jours pour ces hommes, victimes collatérales d’une crise qui les dépasse. Leur appel à l’aide est lancé. Reste à savoir quand il sera enfin entendu pour mettre fin à leur calvaire.

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