Une décision de justice lourde de conséquences vient de tomber pour Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York devenu l’avocat personnel de Donald Trump. Condamné fin 2023 pour diffamation envers deux agentes électorales en Géorgie, il doit désormais se résoudre à céder une partie substantielle de son patrimoine pour s’acquitter des 148 millions de dollars de dommages et intérêts auxquels il a été condamné.
Un appartement new-yorkais et des biens de luxe saisis
Parmi les biens que Rudy Giuliani doit céder figure son somptueux appartement situé dans les beaux quartiers de Manhattan. Mais ce n’est pas tout. La liste établie par le juge fédéral de New York comprend également des honoraires impayés d’un montant de 2 millions de dollars que l’ancien maire réclame à la campagne de Donald Trump de 2020, ainsi qu’une Mercedes SL500 de 1980, des bijoux et de nombreuses montres de luxe. Même des pièces de collection, comme un maillot signé par la légende du baseball Joe DiMaggio, font partie des avoirs saisis.
Des accusations infondées aux lourdes conséquences
Tout a commencé lorsque Rudy Giuliani, alors fer de lance de la campagne de Trump pour faire invalider les résultats de l’élection présidentielle de 2020, a accusé les deux agentes électorales de Géorgie d’avoir truqué les résultats. Se basant sur une vidéo les montrant se passer un objet, qui s’avérera être une simple pastille de menthe, il avait affirmé qu’elles échangeaient une clé USB “comme s’il s’agissait de doses d’héroïne ou de cocaïne”.
Ces accusations, reprises par Donald Trump sur les réseaux sociaux, ont valu aux deux femmes, toutes deux afro-américaines, un déferlement d’insultes et de menaces souvent à caractère raciste. Une situation intolérable qui les a poussées à porter plainte pour diffamation.
Une dégringolade aussi spectaculaire que sa gloire passée
Pour Rudy Giuliani, 80 ans, cette condamnation marque une nouvelle étape dans sa dégringolade, aussi spectaculaire que l’était sa gloire il y a 20 ans. Alors maire de New York, il avait incarné la résilience de la ville après les attentats du 11 septembre 2001 qui avaient fait près de 3 000 morts. Une image qui contraste fortement avec celle, ternie, de l’homme aujourd’hui au centre de multiples affaires judiciaires.
Car la Géorgie n’est pas le seul front judiciaire de l’ancien avocat de Trump. Il est aussi inculpé dans les États de l’Arizona et de New York pour son rôle dans les tentatives d’inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en faveur de Donald Trump. Des procédures qui, si elles aboutissent à des condamnations, pourraient porter un coup fatal à sa réputation déjà bien entamée et à ses finances mises à mal par la décision du juge new-yorkais.
Cette affaire illustre de manière saisissante les risques encourus par ceux qui, à l’image de Rudy Giuliani, n’hésitent pas à relayer des accusations infondées pour servir des intérêts politiques. Car au-delà des condamnations financières, c’est aussi leur crédibilité et leur intégrité qui sont mises en cause, souvent de manière irréversible. Un constat amer pour celui qui fut un temps pressenti pour être le prochain président des États-Unis et qui doit aujourd’hui se résoudre à vendre ses biens les plus précieux pour payer ses dettes judiciaires.
