Dans les rues fantômes de Rotherham, un raz-de-marée antiraciste a eu raison des menaces de violences. Face aux appels à l’émeute anti-immigration qui faisaient trembler le Royaume-Uni, cette ville du nord de l’Angleterre a vécu une soirée à rebondissements.
Rotherham, ville sous tension
Neuf jours après le choc provoqué par le meurtre de trois fillettes, le Royaume-Uni craignait une explosion de violence ce mercredi 7 août 2024. Taxis absents, rideaux baissés, rues désertes… Rotherham avait des airs de ville fantôme. À quelques encablures d’un hôtel de migrants saccagé dimanche par des centaines d’émeutiers, on retenait son souffle. Était-ce le calme avant la tempête ?
Un appel à l’émeute virale
Depuis 48h, un message appelant à des affrontements dans 40 villes anglaises enflammait les réseaux sociaux. Rotherham s’attendait au pire, les autorités avaient déployé un important dispositif policier. Mais la réalité fut toute autre…
Le triomphe des antiracistes
Tandis que tout le monde redoutait une explosion des violences anti-immigration, ce sont des milliers de manifestants antiracistes qui ont investi pacifiquement les rues. Venus de toute la région, ils ont formé un bouclier humain autour des mosquées et des foyers de migrants menacés.
On ne laissera pas la haine raciste gangréner nos villes. Rotherham sera le symbole de la résistance à la xénophobie.
Leïla, une manifestante
Face à cette marée humaine déterminée mais calme, les quelques groupes d’émeutiers présents ont rapidement battu en retraite. Les forces de l’ordre n’ont eu aucune violence à déplorer. La crainte d’une nouvelle nuit d’émeutes, comme le pays en a connu la semaine passée, s’est évanouie.
Une victoire pour la cohésion nationale
Cette mobilisation massive est un signal fort envoyé aux groupuscules racistes tentant d’attiser les tensions. De nombreuses personnalités ont salué ce sursaut citoyen.
À Rotherham, la société civile a montré que les valeurs de tolérance et de fraternité étaient plus fortes que les vents mauvais. C’est tout le Royaume-Uni qui doit s’en inspirer.
Sadiq Khan, maire de Londres
Cette victoire des antiracistes ne doit cependant pas occulter le climat délétère qui mine le pays depuis plus d’une semaine. Le gouvernement est sous pression pour apporter des réponses à la crise migratoire et apaiser les tensions intercommunautaires.
Mais ce mercredi soir à Rotherham, c’est un espoir qui est né. Celui d’une Angleterre unie et solidaire, capable de faire rempart à la haine. Les visages souriants et émus des manifestants en témoignent : la peur a changé de camp.
Les prochains jours décisifs
Les regards sont désormais tournés vers Londres et les décisions que s’apprête à annoncer l’exécutif. Mesures contre l’immigration illégale, moyens pour l’intégration, sanctions contre les groupes extrémistes… Les attentes sont grandes pour désarmorcer durablement les tensions.
Les événements de Rotherham ont en tout cas montré une chose : la société civile n’entend plus se laisser entraîner par les démons de la division. Un message d’unité et d’espoir, pour ne pas laisser le chaos xénophobe s’enraciner au Royaume-Uni.