Le Royaume-Uni est actuellement secoué par une vague de manifestations anti-immigration et anti-musulmanes qui ont dégénéré en violents affrontements avec les forces de l’ordre dans plusieurs villes du pays. L’inquiétude monte chez les responsables religieux musulmans alors que des mosquées ont été prises pour cible par les émeutiers.
Des heurts éclatent lors de manifestations anti-immigration
Ce samedi, des heurts ont éclaté entre la police et des manifestants lors de rassemblements anti-immigration organisés dans plusieurs villes du Royaume-Uni, notamment à Liverpool dans le nord-ouest de l’Angleterre. Selon les témoignages et les images relayées par les médias locaux, les manifestants ont lancé des projectiles comme des chaises et des briques sur les forces de l’ordre.
Des violences ont également été signalées à Manchester, dans le nord du pays, ainsi qu’à Belfast en Irlande du Nord. Plus d’une trentaine d’appels à manifester avaient été lancés à travers le Royaume-Uni, la plupart répondant au mot d’ordre “Enough is enough” (“Trop c’est trop”) largement relayé sur les réseaux sociaux.
Des mosquées prises pour cible
L’inquiétude est particulièrement vive chez les responsables religieux musulmans. En effet, lors de précédents heurts mardi dernier, une mosquée avait déjà été ciblée par des émeutiers à Sunderland, ainsi qu’à Southport dans le nord-ouest de l’Angleterre.
Vendredi soir, de nouveaux affrontements se sont produits devant une mosquée de Sunderland entre la police et des manifestants scandant des slogans islamophobes. D’importants dégâts matériels sont à déplorer et trois policiers ont été blessés.
Ces groupes d’extrême-droite ont fait la publicité de ce qu’ils appelaient une manifestation pacifique. Mais ça n’avait rien de pacifique. C’était de la criminalité et de la violence.
– Kim McGuinness, Maire de la région du nord-est
La police promet une réponse ferme
Face à ces violences, les autorités assurent que les fauteurs de troubles seront poursuivis et punis. La ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a promis que les émeutiers “paieront le prix de leur violence et de leur comportement de voyous”.
La police a renforcé sa présence sur le terrain et prévient qu’elle ne tolérera pas que le droit de manifester soit utilisé comme un moyen de commettre des actes de violence ou d’inciter à la haine raciale et religieuse. Des unités anti-émeutes ont été déployées dans les villes les plus touchées.
Un contexte de tensions après une attaque au couteau
Ces manifestations anti-immigration interviennent quelques jours après l’attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes lundi dernier à Southport. Rapidement après le drame, des rumeurs et des fausses informations ont circulé sur les réseaux sociaux concernant la religion et l’identité du suspect.
Bien que la police ait publié des démentis et appelé à ne pas spéculer, une vague de colère et de manifestations anti-immigration et anti-musulmanes a commencé à se répandre dans le pays. Les autorités redoutent une escalade et une exploitation de ce fait divers tragique par des groupes d’extrême-droite.
Le gouvernement est sous pression pour apaiser les tensions. Mais sur le terrain, la situation reste explosive. Tous les regards sont désormais tournés vers les prochains jours et les éventuelles nouvelles manifestations, en espérant un retour au calme.