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Roumanie : le choc de l’extrême droite aux législatives

Coup de tonnerre en Roumanie : après le séisme Calin Georgescu à la présidentielle, les partis d'extrême droite créent un nouveau choc aux législatives, talonnant les sociaux-démocrates. Jusqu'où ira cette vague nationaliste ?

Les élections législatives en Roumanie ont réservé une nouvelle surprise de taille, une semaine seulement après le séisme provoqué par l’arrivée en tête du candidat d’extrême droite Calin Georgescu au premier tour de la présidentielle. Les partis nationalistes et conservateurs, surfant sur les thèmes de la remise en cause du soutien à l’Ukraine et de la défense des valeurs traditionnelles, réalisent une percée spectaculaire.

Une extrême droite aux portes du pouvoir

Si le Parti Social-Démocrate (PSD) arrive en tête avec 23% des voix, il est talonné de près par les formations radicales. L’Alliance pour l’Unité des Roumains (AUR), emmenée par le sulfureux George Simion, récolte près de 18% des suffrages, triplant son score par rapport au dernier scrutin. Avec les bons résultats de deux autres partis nationalistes, c’est plus de 30% de l’électorat roumain qui a choisi l’extrême droite, un niveau inédit dans ce pays.

C’est le début d’une nouvelle ère où les Roumains se réapproprient le droit de décider de leur propre destin

George Simion, leader de l’AUR

Les thèmes porteurs de l’extrême droite

Ces partis ont axé leur campagne sur plusieurs thématiques chères aux franges radicales de l’électorat :

  • Remise en cause du soutien à l’Ukraine face à la Russie
  • Défense des valeurs chrétiennes et traditionnelles
  • Rejet des « diktats » de Bruxelles et de l’Occident
  • Promesse d’une « Roumanie aux Roumains »

Un discours qui semble avoir fait mouche auprès d’une partie significative de la population, inquiète des conséquences économiques de la guerre en Ukraine et sensible au discours souverainiste.

Un paysage politique chamboulé

Ces résultats rebattent les cartes de la politique roumaine. Le PSD, qui gouverne quasiment sans discontinuer depuis la chute du communisme, se retrouve face à un défi de taille. Même en s’alliant avec les libéraux et les centristes, il n’est pas assuré d’atteindre une majorité stable au parlement.

De leur côté, les formations d’extrême droite savourent leur succès. George Simion a déjà appelé à un « changement de régime » et à la formation d’un « gouvernement patriotique ». Une perspective qui suscite l’inquiétude des observateurs et des partenaires européens de la Roumanie.

Un second tour de la présidentielle sous tension

Cette nouvelle donne n’est pas sans conséquence sur le second tour de l’élection présidentielle, prévu dans deux semaines. Calin Georgescu, arrivé en tête au premier tour devant le Premier ministre sortant, apparaît ragaillardi par la performance de son camp aux législatives.

Beaucoup redoutent une campagne violente et polarisante, sur fond de remise en cause de l’ancrage européen de la Roumanie. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du pays, qui semble tenté par les sirènes de l’illibéralisme, 15 ans après son adhésion à l’Union européenne.

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