ActualitésÉconomie

Rouble au plus bas : le ministre des Finances russe rassure

Le rouble au plus bas depuis mars 2022, le ministre des Finances russe se veut rassurant malgré les inquiétudes. Découvrez les raisons de ce dévissage et les conséquences pour l'économie russe. La Russie parviendra-t-elle à redresser sa monnaie face aux sanctions ?

Depuis plusieurs jours, le rouble russe connaît une chute spectaculaire face au dollar et à l’euro, atteignant son niveau le plus faible depuis mars 2022. Cette dégringolade intervient dans un contexte de fortes tensions entre la Russie et les pays occidentaux autour du conflit en Ukraine, ainsi que de nouvelles sanctions américaines visant le secteur bancaire russe.

Face à cette situation préoccupante, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, s’est voulu rassurant lors d’un forum financier. Il a balayé d’un revers de main les inquiétudes, soulignant que le taux de change actuel était « très, très favorable aux exportateurs ». Une façon de minimiser l’impact de cette chute sur l’économie du pays.

Un rouble sous pression

La devise russe, connue pour sa forte volatilité depuis trois ans, s’échangeait officiellement à 105,1 roubles pour un dollar selon le taux fixé par la Banque centrale de Russie (BCR). Un euro valait quant à lui 110,5 roubles. Des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis le 17 mars 2022, dans les premières semaines suivant le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine.

Cette dégringolade du rouble a été déclenchée la semaine dernière lorsque le seuil symbolique des 100 roubles pour un dollar a été franchi. Washington venait alors d’annoncer une nouvelle salve de sanctions visant une cinquantaine de banques russes, dont Gazprombank, le bras financier du géant gazier Gazprom, utilisé notamment pour les paiements énergétiques avec les clients étrangers.

Des sanctions qui fragilisent l’économie russe

Ces restrictions américaines ciblent également d’autres établissements bancaires de petite et moyenne envergure, soupçonnés d’être utilisés par la Russie pour faire transiter des paiements liés à l’acquisition d’équipements et de technologies. Une manière pour les États-Unis d’essayer d’asphyxier financièrement Moscou et d’entraver son effort de guerre en Ukraine.

Si un rouble faible peut sembler bénéfique pour les exportations russes en les rendant moins chères sur les marchés mondiaux, il pèse en revanche lourdement sur le pouvoir d’achat des Russes. En effet, ceux-ci doivent débourser davantage pour importer des produits étrangers, alimentant ainsi la spirale inflationniste déjà observée dans le pays.

La Banque centrale russe sur le qui-vive

Face à cette situation, la BCR n’est pas restée les bras croisés. Elle a relevé son taux directeur à 21% dans l’espoir de juguler l’inflation, qui se situe actuellement autour de 8,5%, soit plus du double de l’objectif officiel de 4% fixé par les autorités.

La dernière fois que le rouble avait atteint de tels niveaux de faiblesse, c’était au premier trimestre 2022, dans la foulée immédiate de l’intervention militaire russe en Ukraine. À l’époque, les sanctions occidentales massives avaient ébranlé l’économie russe, le dollar s’échangeant jusqu’à 120 roubles le 11 mars 2022. Avant le déclenchement du conflit, début 2022, il fallait en moyenne 75 à 80 roubles pour un billet vert.

L’avenir incertain du rouble

Malgré les paroles rassurantes du ministre des Finances, Anton Silouanov, l’avenir du rouble reste incertain. La monnaie russe est prise en étau entre les sanctions occidentales qui se durcissent et une économie fragilisée par le conflit en Ukraine. Si Moscou peut compter sur ses exportations d’hydrocarbures pour soutenir sa devise, la dépendance à ces revenus pose question à long terme.

De plus, l’isolement croissant de la Russie sur la scène internationale et la méfiance des investisseurs étrangers pèsent sur les perspectives du rouble. La Banque centrale russe aura fort à faire pour stabiliser la monnaie et contenir l’inflation, tout en évitant d’étouffer la croissance économique par des taux directeurs trop élevés.

Les prochains mois seront donc décisifs pour le rouble et l’économie russe dans son ensemble. La capacité de Moscou à s’adapter aux sanctions et à trouver de nouveaux partenaires commerciaux sera cruciale. Mais une chose est sûre : la route sera semée d’embûches pour la devise russe, qui risque de connaître encore de fortes turbulences dans un avenir proche.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.