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Rouble au plus bas depuis un an : Poutine se veut rassurant

Malgré la chute du rouble à son plus bas niveau depuis mars 2022, Vladimir Poutine se veut rassurant. Mais entre sanctions, tensions géopolitiques et inflation, les défis s'accumulent pour l'économie russe. Une situation sous contrôle selon le Kremlin, mais qui suscite des inquiétudes alors que...

En cette fin d’année 2024, l’économie russe fait face à de nouveaux vents contraires. Le rouble a atteint cette semaine son plus bas niveau face au dollar et à l’euro depuis mars 2022, au tout début de l’offensive russe en Ukraine. Une chute qui ravive le spectre des turbulences économiques pour Moscou. Mais Vladimir Poutine se veut rassurant, affirmant qu’il n’y a « aucune raison de paniquer » et que la situation est « sous contrôle ».

Le rouble dévisse, Poutine minimise

Mercredi, le rouble a franchi le seuil symbolique des 110 pour 1 dollar, son plus bas depuis mars 2022. Face à l’euro, la devise russe s’échangeait à 115,7 roubles, là aussi un plus bas depuis près d’un an et demi. Une dépréciation brutale qui fait ressurgir le souvenir des semaines ayant suivi le déclenchement du conflit en Ukraine, quand une pluie de sanctions occidentales avait fait vaciller l’économie russe.

Mais pour Vladimir Poutine, pas de quoi s’affoler. Lors d’une conférence de presse à Astana au Kazakhstan, le président russe a assuré jeudi que de « nombreux facteurs saisonniers » expliquaient cette faiblesse du rouble, citant notamment « les versements au budget » et « les prix du pétrole ». Il a aussi pointé du doigt l’inflation élevée, qui reste un défi majeur pour le Kremlin.

Des « facteurs saisonniers » en cause ?

Si Vladimir Poutine met en avant des facteurs conjoncturels, les analystes soulignent le poids des tensions géopolitiques. Entre les incertitudes autour de l’Ukraine et le retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche, le contexte pèse sur la confiance des investisseurs dans le rouble. Les récentes sanctions américaines, visant notamment Gazprombank, le bras financier du géant gazier russe Gazprom, ont aussi contribué à la nervosité des marchés.

La banque centrale russe à la manœuvre

Face à cette dégringolade, la Banque centrale russe (BCR) est montée au créneau. Elle a annoncé jeudi suspendre tout achat « de devises sur le marché intérieur des changes » jusqu’à fin 2024, dans l’espoir d’endiguer la chute du rouble. Fin octobre, la BCR avait déjà relevé son taux directeur à 21%, un plus haut depuis 2003, pour tenter de juguler une inflation galopante. Mais le défi est de taille.

Risque de stagflation pour l’économie russe

Car au-delà de la faiblesse du rouble, c’est le spectre d’une stagflation qui se profile pour l’économie russe. Les autorités anticipent un net ralentissement de l’activité en 2025, sur fond de prix élevés. Un cocktail économique délicat qui pourrait durablement affecter le niveau de vie des Russes et compliquer l’équation budgétaire du Kremlin, déjà mise à rude épreuve par le conflit en Ukraine.

Pour l’heure, Vladimir Poutine se veut confiant, martelant qu’il n’y a « aucune raison de paniquer ». Mais dans les allées du pouvoir russe, l’inquiétude pointe. Si le rouble ne se redresse pas, c’est toute la stratégie économique de résilience face aux sanctions occidentales qui pourrait être remise en cause. Une équation complexe pour Moscou, à l’heure où les tensions avec les Occidentaux ne montrent aucun signe d’accalmie.

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